D’un seul mot concis, la Cour constitutionnelle a annoncé le résultat d’un arrêt qui concernait des questions délicates relatives aux obligations vaccinales et a investi les stratégies de l’État dans la lutte contre la pandémie dans son ensemble. Naturellement nous ne pouvons faire que des prédictions, en nous limitant à imaginer ce que la phrase va préciser dans le corps de la motivation. Cependant, à partir de maintenant, au moins une considération peut être faite sans trop craindre d’être démentie.

L’intérêt collectif est privilégié

En déclarant les questions soulevées par cinq cabinets judiciaires en partie irrecevables et en partie non fondées, les juges du Palazzo della Consulta semblent avoir confirmé les tendances déjà apparues dans certains de leurs précédents, dans lesquels il était clair l’intérêt collectif à la santé est privilégié par rapport aux droits des individus, même très importants comme l’autodétermination ou le travail.

Les quelques lignes lâchées par le bureau de presse ne permettent certainement pas de rentrer dans les boucles de ce que seront les arguments de la Cour et donc, comme le répètent les plus sages des commentateurs, il faut attendre les raisons. Cela ne signifie cependant pas qu’en plus de deviner quelle était l’une des raisons sous-jacentes de la décision, on ne peut pas non plus hasarder quelques réflexions pour hier, aujourd’hui et demain.

Choix raisonnables du législateur

Pour le passé, la Cour semble avoir confirmé le caractère raisonnable des choix du législateur concernant l’imposition d’obligations de vaccination aux personnels de santé, quelle que soit la fonction qu’ils exercent, qu’ils soient ou non en contact avec des patients. De même, la règle qui excluait les personnels de santé et scolaires suspendus de leur travail parce qu’ils n’étaient pas vaccinés n’a pas été jugée disproportionnée. Enfin, une question proposée par le Tribunal administratif régional de Lombardie qui découlait du cas d’une psychologue non vaccinée, qui ne pouvait pas exercer la profession même à distance, a été définie comme irrecevable, car elle était suspendue de l’ordre professionnel.

Certaines questions peuvent également avoir été résolues pour des raisons de procédure, mais il est certain que la diversité des événements portés à la connaissance de la Cour, et avec eux les intérêts en jeu, suggère que, du point de vue du juge des lois, le travail de notre gouvernement (ou peut-être même de nos gouvernements) dans les moments les plus difficiles de la pandémie ne doit pas être censuré. Et peut-être que la satisfaction prudente exprimée par ceux qui ont occupé le rôle vraiment peu enviable de ministre de la Santé ces dernières années n’est peut-être pas tout à fait déplacée.



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