Après les histoires d’horreur : 195 emplois supplémentaires dans l’aide à la jeunesse. Ministre Crevits : « La complexité des questions de soins a augmenté »

Une jeune fille de seize ans qui a été victime de violences sexuelles et qui a été renvoyée chez elle après plusieurs tentatives de suicide et admissions forcées. La raison : pas de place. Un adolescent agressif qui est renvoyé chez ses parents apeurés car le groupe de vie dans lequel il séjourne est momentanément fermé faute de personnel. Voici quelques-unes des histoires que le Commissaire flamand aux droits de l’enfant a récemment enregistrées sur la crise de l’aide à la jeunesse (DM 16/11).

Ce rapport montre comment un jeune sur trois en Flandre ne reçoit pas l’aide psychologique urgente dont il a besoin. A Bruxelles, où la situation est la plus dramatique, les jeunes doivent même attendre deux à trois ans avant d’être aidés. « La pression des longues listes d’attente est encore plus grande en raison de la pénurie croissante de personnel », note la commissaire Caroline Vrijens dans son rapport. « Le roulement du personnel est élevé, les postes vacants ne sont pas pourvus. »

Pensées suicidaires

Pour faire face à cette crise, la ministre flamande du Bien-être Hilde Crevits annonce maintenant 195 emplois supplémentaires dans les structures d’accueil pour les jeunes. L’intention est de réduire la charge de travail, de sorte que l’importante sortie de personnel puisse être stoppée. « La charge de travail est élevée en ce moment. La complexité des demandes de soins a augmenté, tout comme les attentes sociales », reconnaît Crevits. Elle alloue environ 34 millions d’euros à ce plan.

La situation actuelle est en partie le résultat de la pandémie de corona, qui a encore fait exploser les listes d’attente – qui étaient déjà bien trop longues de toute façon. « Pendant la pandémie, nous avons soudainement vu un comportement de signalisation de grande envergure, allant d’explosions de colère extrêmes à l’automutilation en passant par des pensées suicidaires », a témoigné la psychothérapeute Lut Celie dans ce journal il y a une semaine et demie (DM 17/11). Selon elle, la Flandre menace de créer une génération perdue avec son approche brisée des problèmes de la jeunesse.

Augmentation de salaire

Compte tenu de l’ampleur de la crise, une expansion de 195 emplois semble être une goutte dans l’océan. Surtout quand on voit à quel point le secteur remplit à peine les emplois actuels. Mais ce n’est pas le seul effort, souligne Crevits. Par exemple, l’augmentation prévue du pouvoir d’achat du personnel de l’aide à la jeunesse est maintenant officiellement terminée.

« Plus précisément, cela signifie une augmentation de salaire de 4,5 % en moyenne. Pour les débutants et les personnels à faible ancienneté, la majoration peut aller jusqu’à 9,5 %. Cela devrait contribuer à rendre le métier plus attractif », précise-t-elle. L’augmentation ne s’applique qu’au personnel des établissements d’enseignement et de santé et au personnel relevant des administrations publiques.

Enfin, Crevits évoque une augmentation du nombre moyen de jours de formation et le droit de prendre trois semaines consécutives de vacances. Des mesures avec lesquelles la Flandre veut aussi indirectement améliorer la qualité de l’aide à la jeunesse, semble-t-il.



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