‘Usine puante’ ESD-SIC Delfzijl reçoit un ultimatum de la province de Groningue : mettre fin aux nuisances d’ici trois ans

La province de Groningue lance un nouvel ultimatum à l’ESD-SIC. L’entreprise chimique de Delfzijl dispose d’un délai de six mois pour mettre sur la table un plan visant à mettre un terme aux nuisances olfactives tenaces d’ici trois ans.

La province se chamaille avec l’entreprise depuis des années pour réduire les nuisances subies par les résidents locaux à des kilomètres à la ronde. Depuis 1977, ESD-SIC fabrique du carbure de silicium dans la zone industrielle de Farmsum près de Delfzijl, une matière première dure pour les meules et les filtres à suie, entre autres.

La production par chauffage extrême du coke de pétrole provoque une nuisance

Le carbure de silicium (SiC) est produit en chauffant du coke de pétrole à une température de 2500 degrés. Cela se fait dans des fours à l’air libre recouverts de papier d’aluminium. Au cours du processus de production, la pression sous ce revêtement peut devenir si élevée que des explosions de poussière ou des « ventilateurs » se créent et propagent des particules de poussière à des kilomètres à la ronde.

Une autre plainte majeure de la région environnante est l’odeur d’œufs pourris qui se répand dans l’usine car du sulfure d’hydrogène est parfois libéré pendant la production. Alors que les « souffleurs » semblent être sous contrôle ces dernières années grâce à des investissements de plusieurs millions dans des mesures, les nuisances olfactives restent un problème plus persistant, selon l’application de nuisance que la province a mise en place pour les riverains.

La province a convoqué l’ESD-SIC l’année dernière pour proposer des plans visant à réduire les nuisances olfactives « à un niveau acceptable » après le problème du ventilateur. L’entreprise a protesté, mais sans succès. Le gouvernement provincial a rejeté le maintien de l’entreprise et a envoyé un nouvel ultimatum cette semaine.

L’odeur est si grave que la province ne compte pas sur une solution rapide

En fait, la province veut bannir l’odeur d’ici un an. Mais l’entreprise se verra accorder un délai supplémentaire pouvant aller jusqu’à deux ans car les dépassements mesurés des normes d’odeur sont ‘tellement importants qu’on ne s’attend pas à ce que vous puissiez franchir le pas complet (pour nettoyer l’odeur, ndlr) dans le court terme», comme indiqué dans la lettre à l’ESD.

Il n’est pas clair si l’entreprise peut et se conformera aux sommations de la province. La direction de l’ESD n’était pas disponible vendredi pour apporter une réponse définitive. L’entreprise peut en outre faire appel contre le nouvel ultimatum et, si celui-ci est également rejeté, saisir les tribunaux.

Ce ne serait pas la première fois qu’EDD et la province croisent le fer juridique. Ces dernières années, ils se sont affrontés à plusieurs reprises devant les tribunaux en raison des nuisances causées par l’usine. L’an dernier, l’ESD-SIC a réussi à vaincre une sanction de 750 000 euros que la province voulait imposer si l’entreprise ne mettait pas fin au problème des blazers.

De nouveaux accords ont été conclus à la table des négociations l’année dernière

Depuis, la hache de guerre juridique a été enterrée et les parties se sont installées à la table des négociations. À la fin de l’année dernière, cela s’est traduit par un paquet de nouveaux accords dans le permis environnemental. Par exemple, ESD-SIC a promis de surveiller de plus près les émissions de «substances extrêmement préoccupantes» telles que les fibres de SiC, les métaux lourds et les HAP. L’entreprise a également accepté une « obligation de minimisation » pour réduire continuellement les émissions de substances dangereuses, « si possible à zéro ».



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