Dans la Koloniekerkje à Wilhelminaoord, l’ensemble Black Pencil s’est produit le dimanche après-midi, une compagnie de musique spéciale à bien des égards. Les cinq musiciens viennent du Venezuela, des Pays-Bas, de Turquie, d’Autriche et d’Espagne. Leur répertoire couvre mille ans d’histoire de la musique.

Les musiciens utilisent une grande collection de flûtes à bec, de flûtes de pan (jusqu’à 1,5 mètre), d’un alto, d’un accordéon et d’instruments à percussion. Ils jouent de la vieille musique, mais dans une veste nouvellement arrangée. Leur répertoire comprend également de la musique contemporaine aux influences du monde entier. Des compositeurs néerlandais et étrangers ont écrit 300 nouvelles compositions pour cet ensemble. C’est beaucoup et à tout le moins rend curieux.

Pour le concert des Colony Concerts, un programme Renaissance et baroque a été choisi avec des compositions de, entre autres, Johann Sebastian Bach, Telemann, Vivaldi et les compositeurs britanniques de la Renaissance John Dowland et Thomas Morley. On se demande si cette musique ancienne et souvent « sanctifiée » peut être interprétée sur des instruments qui n’existaient pas alors, comme le marimba, la flûte de pan et l’accordéon. Est-ce réellement possible ?

Frais et joyeux

Dans le cas des chansons du 16 e compositeurs du siècle John Dowland et Thomas Morley, les arrangements semblaient presque naturels. Cela ne me surprendrait pas si Dowland et Morley l’avaient utilisé s’ils avaient ces instruments à leur disposition. La suite farfelue Burlesque de Quichotte de Georg Philipp Telemann sur les aventures de Don Quichotte et de son valet Sancho Panza, dans un charmant arrangement de Roderik de Man, a enthousiasmé le public. C’était même risible du galop hilarant du cheval et de l’âne de Don Quichotte et de son serviteur. Ils s’en foutaient tout simplement. L’enthousiasme d’avant la pause s’appliquait aussi aux Concerto Grosso RV 558 d’Antonio Vivaldi. C’était un concert frais et gai où la flûte à bec et la flûte de pan faisaient gazouiller les oiseaux dans la forêt. Les membres de Black Pencil se sont clairement amusés à jouer eux-mêmes. Et c’était contagieux pour les 130 visiteurs. J’ai trouvé les arrangements (également de Roderik de Man) moins réussis dans les interprétations de Bach. Par les pièces Contrapunctus I, IV et XI de L’art de la fugue il était certes difficile de s’habituer aux autres timbres, mais on avait le sentiment qu’ils étaient interprétés dans le respect des compositions originales. Il a donné l’association avec une performance à l’orgue. Mais dans le 14 e Contrapunctus a volé l’arrangement hors de contrôle à mon avis. Cette œuvre, qui n’a pas été achevée par Bach, s’est terminée par l’arrangement avec des aigus aigus, qui ressemblaient à des prothèses auditives mal réglées. Cela ressemblait à un anticlimax.

La tension qui s’était installée dans la première partie du concert a malheureusement en partie disparu après l’entracte. Les différents courts morceaux de musique ont été joués sans s’arrêter sans explication, provoquant l’égarement d’une partie du public. En même temps, vous écoutiez la musique jouée, tout en comparant consciemment ou inconsciemment la musique telle qu’elle était initialement prévue. Cela n’a pas facilité l’écoute relaxante de certaines œuvres. Black Pencil a un répertoire très étendu et diversifié. Quelques compositions contemporaines écrites pour eux n’auraient pas été déplacées comme variation dans le programme exécuté. Somme toute : la conclusion fracassante avec le Mezzetin et turc par Telemann a une nouvelle fois ravi les visiteurs. Cela a abouti à une éblouissante danse roumaine du compositeur du XVIIe siècle Johannes Caioni en rappel, une composition qui a été redécouverte par Black Pencil.

André Tempelaar



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