Colle climatique, églises et politique se battent ensemble, mais contre qui ?

Par Gunnar Schupelius

Les bloqueurs se présentent comme des combattants solitaires contre la suprématie de l’État. En vérité, ils marchent côte à côte avec les élites, dit Gunnar Schupelius.

Les bloqueurs d’autoroute du groupe « Last Generation » aiment se présenter comme des descendants de Robin Hood. Comme s’ils luttaient seuls contre une puissance supérieure, c’est-à-dire contre l’État et ses institutions, qui conduisent le monde entier à la ruine par leur politique négligente.

Cela semble héroïque, mais à y regarder de plus près, cette image auto-dessinée est trompeuse. Car les vignettes climatiques parlent le même langage que les puissants et leur scénario catastrophe est aussi le même.

« Nous sommes sur la route de l’enfer climatique », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Guterres au début de la conférence mondiale sur le climat le 6 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte. Et Annette Kurschus, la représentante suprême de l’Église évangélique en Allemagne, estime que « la possibilité de la vie humaine est menacée » en ce moment. Le gouvernement fédéral donne une note très similaire, sous la forme du ministre de l’Économie Habeck (Verts) et du ministre de l’Environnement Lemke (Verts).

Pourtant, non seulement la même interprétation du changement climatique comme fin du monde demeure, mais les institutions soutiennent ouvertement les Kléber. Un bloqueur de 23 ans a été invité à la conférence annuelle (synode) de l’Église évangélique le 8 novembre et a reçu une standing ovation.

Ou prenons cette scène de juin à Berlin : la maire de Friedrichshain-Kreuzberg, Clara Hermann (Verts), s’est rendue à un carrefour occupé de la Frankfurter Allee. Alors que les citoyens, dont elle est censée représenter les intérêts, se tenaient impuissants dans les embouteillages, elle a rendu hommage aux bloqueurs.

La « dernière génération » enfreint la loi tous les jours et blesse des centaines de milliers de Berlinois, mais les protestations du gouvernement restent sourdes, voire inexistantes. On est bien trop proche des Kléber pour vraiment vouloir les condamner vigoureusement.

Alors la question se pose, contre qui les bloqueurs du climat se battent réellement ? Pas contre l’ONU, parce qu’ils s’y sentent justifiés. Pas contre les églises non plus, parce que c’est là qu’elles sont célébrées. Même pas contre le Sénat de Berlin, car tout au plus disent-ils « Toi, toi ! » Contre le gouvernement fédéral ? Les vignettes climatiques ont là aussi de nombreux alliés.

Leur combat est en fait contre les gens normaux dans les voitures ou dans la galerie de photos. Ils sont censés être usés dans les embouteillages ou déstabilisés en jetant de la soupe de pommes de terre sur l’œuvre d’art.

Les autocollants climatiques ne sont pas les petits-fils de Robin Hood, mais une milice verte qui veut forcer les gens à se comporter comme ils l’entendent. Personne ne l’a choisie. Ils sont payés par des millionnaires. Ce ne sont pas des héros, ils ne nagent pas du tout à contre-courant.

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appel : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]



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