Le procès pénal du MH17 touche à son dénouement : voici ce qui s’est passé jusqu’à présent

Après plus de deux ans et demi, la procédure pénale concernant la destruction du vol MH17 au-dessus de l’est de l’Ukraine arrive à son terme. Tous les occupants ont été tués dans l’accident d’avion : 283 passagers et 15 membres d’équipage. Parmi eux 50 Brabançons. Les quatre hommes jugés ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Le tribunal rendra son verdict le 17 novembre.

Le vol MH17 de Malaysia Airlines était en route de Schiphol à Kuala Lumpur le 17 juillet 2014. En raison d’une surréservation et parce que les passagers avec transfert sont arrivés plus tard à la porte de Schiphol, le vol a décollé 13 minutes plus tard que prévu. Vers 15 h 40, heure ukrainienne, trois heures après le départ, le MH17 a été abattu au-dessus de l’est de l’Ukraine.

Qu’est-ce qui a été étudié ?
Parce qu’il y a tant de victimes néerlandaises, les Pays-Bas seront chargés de l’enquête internationale sur la cause de l’accident d’avion. Cela a été réalisé par le Dutch Safety Board. L’enquête a révélé que l’avion avait été abattu à une hauteur de 10 kilomètres par un missile BUK. Le conseil de recherche ne se penche que sur la sécurité aérienne et ne fait aucune déclaration sur la culpabilité ou la responsabilité.

Une équipe commune d’enquête (JIT) a été constituée le 7 août 2014 à la demande des Pays-Bas, de l’Australie, de la Belgique et de l’Ukraine. Le but ultime du JIT est de retrouver et de poursuivre les responsables de la destruction de l’avion.

« Incontestablement prouvé »
Après des années d’enquête, le JIT dit avoir des preuves irréfutables que le vol MH17 a bien été abattu par un missile BUK. Selon les chercheurs, le missile et son système de lancement ont été importés de Russie. Ils s’appuient sur des conversations téléphoniques sur écoute, des déclarations de témoins, des vidéos et des photos du transport. Selon la Russie, ce n’est pas vrai. Incidemment, les Russes ne reconnaissent de toute façon pas le tribunal aux Pays-Bas.

Le 19 juin 2019, le JIT a annoncé avoir émis des mandats d’arrêt contre quatre hommes soupçonnés de la destruction du vol MH17 et du meurtre des 298 personnes à bord. Les suspects ont été placés sur toutes les listes de recherche internationales, mais n’ont pas encore comparu devant le tribunal. Un seul suspect est assisté à la fois d’avocats russes et néerlandais.

Igor Girkine
Girkin est le ministre de la Défense des zones occupées par les séparatistes dans l’est de l’Ukraine. En tant que commandant des rebelles, il était en charge des troupes qui auraient abattu le MH-17. Girkin a également été le premier à envoyer un « message de victoire » au monde après l’écrasement de l’avion.

Sergueï Dubinsky
Il est le chef du renseignement militaire dans la région. Doebinski aurait apporté le missile BUK dans la région. Son nom peut également être entendu dans des conversations téléphoniques sur écoute téléphonique parlant du BUK.

Oleg Pulatov
Pulatov est l’assistant de Dubinsky dans l’est de l’Ukraine et responsable du transport du missile BUK vers le site de lancement. Des conversations entendues montrent qu’il était proche du missile lorsqu’il a été tiré. Pulatov est le seul des quatre suspects à être assisté d’un avocat. Les autres suspects ignorent complètement le procès.

Léonid Chartchenko
Le seul non-russe du parti. Kkhchenko est un Ukrainien, sans formation militaire. Il rejoint les rebelles pro-russes et devient rapidement commandant. Il serait également responsable du transport du missile BUK et a également rendu l’installation. C’est Chartchenko qui rapporta à Dubinsky après l’attaque qu’un « avion de chasse ukrainien » avait été abattu.

Bart et Jeanne Hornikx ont perdu leur fille unique dans la catastrophe. Le texte continue sous la vidéo.

Cour des droits de l’homme
Le 10 juillet 2020, les Pays-Bas ont également renvoyé la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme. Cela permettra aux Pays-Bas d’exercer davantage de pression sur la Russie, qui entrave l’enquête et le procès des suspects depuis des années. Avec cette étape, les Pays-Bas veulent soutenir les plaintes d’un groupe de 380 proches, qui ont déjà déposé une plainte contre la Russie devant la Cour européenne. L’idée est qu’avec cette mesure, les Pays-Bas essaient également de tenir la Russie responsable de la catastrophe par d’autres moyens légaux.

Reste à savoir si les suspects, s’ils sont reconnus coupables, se retrouveront un jour derrière les barreaux. La Russie refuse d’extrader les suspects vers les Pays-Bas. Ils ont également indiqué précédemment qu’ils ne viendraient pas aux Pays-Bas pour le procès. On ne sait toujours pas si ce sera différent pour Girkin, s’il peut être attrapé en Ukraine.

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