‘Les ‘dames de la caverne’, elles nous appellent’

Des rochers gris se profilent au crépuscule sous les arbres à côté de l’église Saint-Willibrordus. Dans une grotte joliment éclairée, une petite figure féminine frotte un autel décoré de fleurs. Des dizaines de bougies scintillent. Jennie Jaspers, soixante-dix ans (veste à carreaux noir et blanc cool) s’appuie contre l’autel en marbre noir. Prendre une pause. Elle a été récemment hospitalisée pour une pneumonie, pourtant la voilà en train de se brosser les dents : « Un peu d’air frais ça fait du bien. »

Tous les lundis, les amis de Sint Willebrord avec qui elle nettoie la Maria Grotto dînent à quatre heures et demie, afin qu’ils puissent être ici à six heures et demie. La Grotte Maria est une « Grotte de Lourdes », une copie de la grotte dans laquelle Marie serait apparue à Bernadette. Pour l’ouverture en 1926, le pasteur Bastiaansen a coupé un morceau de pierre du rocher à Lourdes et l’a cimenté dans le mur sous la statue de Marie.

Pendant les mois d’octobre et de mai, les «mois de Marie», il y a des messes dans la grotte, parfois quelqu’un vient en pèlerinage et souvent des villageois s’assoient sur les bancs pour demander le soutien de la Sainte Vierge. Avec Jacqueline Goossens (64 ans), Marianne Valentijn (70 ans), Francien Broeren (69 ans) et Riet Konings (77 ans), Jaspers a offert une oreille attentive.

« Elles nous appellent les femmes de la caverne », dit-elle. « Chaque jour, l’un de nous passe, balayant les feuilles, vérifiant les fleurs. » Parfois, ils souffrent de vandalisme. Récemment, par exemple, un feu avait été tiré de la feuille d’automne. Elle s’inquiète du grand groupe de jeunes suspendus devant l’église. « Parfois, c’est le Far West ici. Si la foi revenait, les gens se traiteraient différemment.

Lorsqu’elle a perdu son mari Andries des suites d’une BPCO il y a dix-sept ans, « beaucoup trop tôt, il n’avait que soixante ans », sa belle-sœur, également décédée entre-temps, lui a demandé de rejoindre le club. « Notre maman » a poli les cuivres du Willibrorduskerk, tu as fait ça, c’était normal. » Elle-même est allée à l’école catholique pour filles derrière. « Notre-Dame était mon soutien même alors et l’est toujours. Maria est une femme et une mère, elle a traversé tellement de choses.

Dans sa maison, il y a des statues de Marie avec des bougies chauffe-plat devant elles, qu’elle allume pour son mari, sa belle-sœur, ses parents et l’enfant décédé de sa fille. « Allumez une cerise et priez un peu. » Cela donne du confort. « Quand je vais me coucher, je leur souhaite bonne nuit. »

Le plâtre Bernade qui est assise sur ses genoux dans la grotte devant Marie est frotté jusqu’à ce qu’il brille. Ce soir, ils l’amènent pour son hibernation. Café avec chocolats maison dans la sacristie. Jaspers : „Nous rions et discutons de nos problèmes. Ce qui est dit ici reste avec nous. Chaque année, les dames partent en pèlerinage marial à Kevelaer, en Allemagne : « Quand je viens de là, c’est comme si j’avais des ailes. Ensuite, je me sens plus léger.



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