L’Union européenne « est une communauté de valeurs et de droits », avant même les économies. « Je me sens responsable de faire de l’UE de plus en plus une maison commune ». Le président de la République, Sergio Mattarella, a adressé ces mots au Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qu’il a rencontré aujourd’hui à La Haye lors de sa deuxième journée de visite aux Pays-Bas, accompagné de sa fille Laura et du ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
La référence aux valeurs communes et à l’OTAN
Suite à la présentation, par la Commission européenne, des orientations attendues pour la révision du Pacte de stabilité et de croissance qui voient déjà les pays membres divisés et au jour des affrontements avec la France sur la question des migrants, Mattarella a tout d’abord rappelé le rôle de L’Italie et la Hollande en tant que fondateurs de l’UE et alliés de l’OTAN, « avec une solide conviction de l’importance de la relation transatlantique, dans l’équilibre mondial et dans l’intérêt de l’Europe ».
« Aucun pays ne peut relever seul les défis »
« Nous nous référons à des valeurs communes – a déclaré le président – et cela nécessite une grande prise de conscience que les défis nécessitent un engagement commun : aucun pays ne peut les affronter seul ». C’est la seule façon dont l’Europe peut faire l’Europe, c’est-à-dire contribuer « en tant que grand sujet politique supranational à l’équilibre mondial selon les valeurs qui nous inspirent de paix et de collaboration pour le bien-être du multilatéralisme. Tout cela signifie que notre aspiration commune – a poursuivi Mattarella – trouve une articulation toujours plus grande dans les différents secteurs qui se présentent, comme la défense de l’environnement dans l’espace, la collaboration scientifique et la technologie environnementale. Nous nous sentons la responsabilité d’être des pays fondateurs ».
Energie, il nous faut « une réponse unifiée »
La référence à la crise énergétique est explicite. Comme pour la pandémie, une « réponse unie » est également nécessaire en raison de la hausse des prix du gaz provoquée par la guerre en Ukraine. «L’Europe – a rappelé le chef de l’Etat – a traversé de nombreuses crises, de la pandémie à celle énergétique également induite par la guerre. L’UE a donné des réponses efficaces et a réagi de manière unie à la crise induite par le comportement du gouvernement russe. Comme nous avons surmonté les crises précédentes, il faut maintenant surmonter la crise énergétique. Notre économie est liée et, comme je l’ai dit au Quirinal à l’occasion du 60e anniversaire du traité de Rome, il y a en Europe des petits pays et des pays qui n’ont pas encore compris qu’ils sont petits. Personne ne peut le faire seul ».
La rencontre avec les étudiants
Peu de temps avant l’entretien avec Rutte, qui a eu lieu avec le président du Sénat, Jan Anthoine Bruijn, et le vice-président de la Chambre des représentants, Roelien Kamminga, Mattarella avait rencontré un groupe de garçons italiens qui fréquentent le Master en diplomatie et relations internationales aux Pays-Bas. Avec Rutte il les cite : « D’eux vient un élan pour une maison commune et pour la construction d’une communauté de valeurs et pas seulement d’économies ». A ceux qui l’ont remercié pour « le travail qu’il fait chaque jour pour nous » et lui ont souhaité de continuer ainsi, le président a répondu : « Ce souhait est très important, j’en ai besoin ».