Bruxelles semble ouvrir la porte à l’utilisation de substituts d’engrais pour animaux aux Pays-Bas : « Après les restrictions, un peu de répit pour les agriculteurs »

Après une série de déboires, il y a enfin une lueur d’espoir pour nos agriculteurs : Bruxelles semble ouvrir la porte à l’utilisation d’un substitut d’engrais animal aux Pays-Bas.

Après plus de dix ans de discussions, la Commission européenne est sur le point d’autoriser les engrais dits Renure. Les ingrédients de ce substitut d’engrais peuvent être captés dans les digesteurs de fumier (énergie verte) et les usines de purification d’eau. Les Pays-Bas sont l’un des plus grands défenseurs de cette invention innovante.

Engrais classique

Mais en raison de réglementations environnementales strictes, l’alternative aux engrais artificiels n’a eu aucune chance pendant des années : Bruxelles a jeté la « panacée verte » sur un tas de « fumier animal ». Le bureau d’études de la Commission européenne conclut également que c’est faux : les effets sur l’environnement sont comparables à ceux des engrais traditionnels.

Le fait que Bruxelles va bientôt changer d’avis est principalement dû à la guerre en Ukraine : les sanctions de l’UE ont interrompu l’approvisionnement en engrais en provenance de Russie et les prix élevés du gaz ont rendu la production d’engrais inabordable au sein du bloc de pays. Le coup porté au système alimentaire européen est énorme et les conséquences sont perceptibles sur le prix d’un panier plein.

A la grande déception du ministre Piet Adema (Agriculture), de la députée européenne CDA Annie Schreijer-Pierik et de son collègue VVD Jan Huitema, Bruxelles a menacé d’exclure notre pays de l’utilisation de ce substitut d’engrais animal. La Commission craignait une incitation négative dans la discussion sur la taille du cheptel.

Documents divulgués

Mais des documents divulgués, entre les mains de De Telegraaf, montrent que la Commission européenne envisage d’autoriser l’utilisation de substituts d’engrais dans les zones sensibles aux nitrates dans des « conditions strictes ». Aux yeux de Bruxelles, la quasi-totalité des Pays-Bas est « sensible aux nitrates ».

Il y a enfin une lueur d’espoir pour les agriculteurs néerlandais. « Ce n’est pas une baguette magique », assure Esther de Lange, chef de la délégation du CDA, qui a porté la question à l’attention des plus hautes sphères de la Commission européenne. « Mais après de nombreuses restrictions, cela signifie à nouveau un peu de répit pour les agriculteurs. »

Très important

Ce ne sera pas clair avant le début de 2023. Le dossier est devenu encore plus important pour les agriculteurs néerlandais. Bruxelles a récemment décidé de supprimer progressivement une exception d’un an pour l’épandage de fumier animal. Cela rendrait le secteur encore plus dépendant des engrais coûteux. De plus, du fait de la disparition de la dérogation, les élevages devront bientôt écouler des déjections pour des dizaines de milliers d’euros. Une partie de ce fumier pourrait bientôt avoir une seconde vie dans notre propre pays en tant qu’énergie verte et substitut d’engrais.

De Lange : « C’est aussi une bonne nouvelle pour l’Europe. Aujourd’hui, nous dépendons de matières premières provenant de l’extérieur de l’UE pour la production d’engrais.



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