Le gouvernement doit développer et mettre en œuvre ses plans climat plus rapidement afin d’atteindre les objectifs ambitieux d’émissions de 2030. Au rythme actuel, il ne sera pas possible de réduire les émissions d’au moins 55%, prévient mardi l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale (PBL).

En septembre, le bureau de planification a déjà publié des chiffres préliminaires, qui montraient que les Pays-Bas émettraient 39 à 50 % d’émissions en moins en 2030 qu’en 1990. Pour cette estimation, le PBL n’a examiné que les plans gouvernementaux qui avaient déjà été clairement élaborés.

Dans le calcul que le PBL publiera mardi, les chercheurs se penchent également sur une politique encore moins avancée. Cela ne semble pas faire beaucoup de différence : avec ces mesures supplémentaires, la réduction des émissions atteint 41 à 52 %. Ce n’est que légèrement supérieur et toujours bien en deçà de l’objectif du gouvernement. Plusieurs objectifs européens en matière de climat et d’économie d’énergie sont également encore hors d’atteinte.

Par rapport au calcul de l’année dernière, peu de choses ont changé. Parce qu’il y aura plus de parcs éoliens en mer, le PBL suppose une production d’électricité plus propre en 2030. Les chercheurs s’attendent également à ce que les prix de l’énergie restent plus élevés que prévu pour toute la décennie. Ainsi, les ménages et les entreprises économiseront davantage d’énergie et investiront dans le développement durable.


« Modifier et exécuter plus rapidement »

Une grande partie de la politique climatique du cabinet Rutte IV n’est pas encore prise en compte par le PBL. De nombreux plans sont encore si vagues que les effets ne sont pas clairs. Il s’agit par exemple du rachat d’exploitations d’élevage dans le cadre de la démarche azote, de la tarification routière pour les automobilistes ou des ajustements des taxes sur l’énergie.

« De nombreux plans ont été élaborés, mais ils n’ont pas encore été suffisamment élaborés », note Pieter Hammingh, chercheur au PBL. « Ils ne sont pas non plus encore suffisants pour atteindre les objectifs climatiques avec une certitude suffisante. Cela montre l’urgence d’élaborer une politique plus rapidement, de la mettre en œuvre plus rapidement et de réfléchir à plus de politique. »

Le ministre Rob Jetten (Climat) pense que la politique climatique est « sur la bonne voie », dit-il dans une réponse. « Avec chaque estimation climatique, nous constatons que les émissions de gaz à effet de serre continuent de diminuer. » Parce que, selon le PBL, les objectifs n’ont pas encore été atteints, il veut toujours chercher des mesures supplémentaires.

Le Cabinet n’adhère pas à sa propre ambition

Assez remarquablement, la PBL note également que le gouvernement est moins ambitieux qu’il ne le prétend. Dans l’accord de coalition, VVD, D66, CDA et ChristenUnie ont convenu de réduire les émissions de CO2 d’au moins 55 %. Pour s’assurer que cet objectif est atteint, la politique viserait un moins de 60 %.

Mais ce dernier ne se produit pas, dit Hammingh. L’été dernier, le ministre du Climat, Rob Jetten, a déterminé la quantité de gaz à effet de serre que divers secteurs sont autorisés à émettre en 2030. Si vous additionnez ces émissions dites résiduelles, les émissions diminuent de 50 à 58 %.

Même si ces objectifs sont atteints, les 55% ne sont donc pas certains et 60% restent hors du tableau. « S’ils veulent effectivement viser 60%, alors ces émissions résiduelles devraient être plus ambitieuses », déclare Hammingh.

On ne sait pas si Jetten va maintenant ajuster les objectifs d’émission pour les différents secteurs. Le ministre a écrit plus tôt qu’il pourrait encore le faire si la PBL le jugeait nécessaire.



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