Le Congo expulse l’ambassadeur rwandais pour avoir soutenu un groupe rebelle


La République démocratique du Congo (RDC) a donné 48 heures à l’ambassadeur rwandais Vincent Karenga pour quitter le pays au motif que le Rwanda soutient l’avancée violente des rebelles du M23 dans les provinces orientales du Congo. Patrick Muyaya, porte-parole du parlement congolais, annoncé samedi.

Le Congo a accusé le Rwanda de soutenir le groupe rebelle pendant des années, mais le Rwanda l’a toujours nié. En août de cette année a déclaré l’ONU d’avoir des « preuves concrètes » dans un rapport que les forces armées rwandaises menaient des opérations en soutien au M23. Le Rwanda affirme que la RDC coopère avec la milice FDLR, un groupe rebelle hutu notoire impliqué dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Les FDLR sont engagées dans une bataille avec le gouvernement congolais depuis 2000.

monusco

L’Est du Congo est riche en matières premières telles que le cuivre, l’or et les diamants. En conséquence, la région est ravagée depuis des décennies par des milices armées et des troupes locales, qui volent des ressources et violent et assassinent des civils. Des centaines de milliers de civils ont fui la région. En 2010, la mission de maintien de la paix de l’ONU monusco créé pour ramener la paix et la stabilité dans l’est du Congo. La situation ne s’est pas améliorée depuis.

A lire aussi : L’est du Congo, d’une pauvreté poignante, est lentement mais sûrement dépouillé de son or

Le M23 affirme vouloir protéger les intérêts des Tutsi congolais contre les groupes Hutu. Un accord de paix a été signé en 2013, mais après des années de repos, le groupe a repris les combats en 2021. Selon le groupe rebelle, le gouvernement n’a pas respecté un accord sur la démobilisation de ses combattants. Depuis lors, le M23 a repris de grandes parties du territoire du Nord-Kivu. Au cours de l’année écoulée, près de 200 000 personnes ont été déplacées par les actions violentes des rebelles. En juin, Bintou Keita, chef de l’opération de l’ONU au Congo, a averti que le groupe rebelle M23 fonctionnerait de plus en plus comme une armée professionnelle – peut-être grâce au soutien étranger.

Manifestations meurtrières

La résurrection des rebelles du M23 a également déclenché des protestations meurtrières contre la mission de maintien de la paix de l’ONU en République démocratique du Congo, car les civils ne se sentent pas protégés par elle. Les manifestations ont tué 36 personnes en une semaine, dont quatre responsables de l’ONU. Environ 170 personnes ont été blessées.

La mission de la Monusco, l’une des missions de maintien de la paix des Nations Unies les plus importantes et les plus coûteuses, touche bientôt à sa fin. Le nombre de membres du personnel de l’ONU dans l’est du Congo a été réduit depuis des années et le mandat de la mission se termine en décembre, mais il est possible que le Congo souhaite que l’ONU quitte la zone plus rapidement. En septembre de cette année, 250 soldats ukrainiens de la mission Monusco sont rentrés chez eux pour combattre les Russes.



ttn-fr-33