Critique : David J. Kirchner :: IG Pop


Même la couverture ne laisse aucune question sans réponse : un design tout droit sorti du studio graphique du Parti communiste chinois. La liste des titres montre également où la gauche a enterré ses idéaux : « United Front Song » de Brecht/Eisler, « The Silesian Weavers » de Heine et « Bruder zur Sonne ». David Julian Kirchner, qui a transformé la crise du capitalisme en art avec la mise en faillite du groupe imaginaire Kirchner Hochtief, prend désormais la voie directe avec IG-POP.

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L’artiste de Mannheim forme la bande originale actuelle de la lutte des classes à partir de vieux succès politiques et de quelques-unes de ses propres chansons, et comme il sied à un véritable agitprop, il ne procède pas de manière déguisée, mais toujours droit au but. “L’Allemagne est un pays de paperasse”, chante-t-il, et laisse Ata Canani, le premier soi-disant travailleur invité à chanter en allemand, qui n’a été redécouvert que ces dernières années, commenter : “Identifiez-vous, sinon nous vous expulserons”. Et ça continue joyeusement : dans la chanson titre hymne, il appelle à la rébellion et à l’arrêt des machines, et “Der heimliche Aufmarsch” d’Ernst Busch devient une pièce cool avec un solo de saxophone.

Là où Peter Licht arrachait les vieux concepts, notamment le capitalisme, le vieux coquin, des contextes démodés pour leur donner une nouvelle pertinence, Kirchner joue plutôt avec les vieilles formulations, comme s’il essayait de voir si elles fonctionnaient encore. Il réécrit “L’Internationale” mais ne touche pas au style de l’original. Les changements se produisent davantage sur le plan musical, lorsqu’il ajoute un autre niveau de sens au classique, qui a été fredonné à mort par d’innombrables conférences du parti SPD, comme une dream pop qui s’est estompée. Le rêve de la révolution, il est vivant.

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