Carly Rae Jepsen / Le temps le plus solitaire


Lors d’un récent concert, Carly Rae Jepsen rappelé au public la date de sortie de son nouvel album, ‘The Loneliest Time’ : « Il sort le 21 octobre, ça devrait être facile à retenir puisque Taylor Swift sort l’album le même jour ». Avec un sourire entendu sur son visage, Carly a précisé qu’elle ne vit pas sur la lune et ne se considère pas comme une véritable concurrente de Taylor dans les charts. Personne ne l’est, sauf Taylor elle-même. Cependant, il y a une ironie : tant ‘Midnights’ que ‘The Loneliest Time’ peuvent être considérés comme des albums mineurs dans la carrière de leurs auteurs respectifs.

Il y a bien sûr des différences : ‘Midnights’ est un album concept qui suit un son particulier tout au long de ses 13 (ou 20) titres. ‘The Loneliest Time’ n’a pas cette vision, c’est un mélange de styles et d’influences diverses. Le Canadien tente de nouvelles choses, mais regarde aussi vers le passé, et trouve une œuvre qui se contente d’occuper un espace intermédiaire, qui ne fera pas trop de bruit, qui ne gagnera pas trop de nouveaux fans, mais qui fonctionne pour ce qu’elle est. .

C’est révélateur du contenu de ‘The Loneliest Time’ que ‘Western Wind’, le premier single de l’album, n’en a pas moins à voir avec le reste de l’album. Si son son chill-pop laissait présager un album de chansons dans le style de « Solar Power » de Lorde, rien n’est plus faux : seul le tendre « Far Away », un autre des morceaux marquants, est similaire.

Ce sont deux chansons dignes d’intérêt. Surtout ‘Western Wind’ est un « cultivateur » (oui, je retire mon constat initial) dans sa dévotion à un nouvel amour qui rafraîchit autant que l’arrivée du printemps. Mais c’est aussi vrai que ça sonne beaucoup mieux dans le contexte d’un album qui semble démarrer directement sur la piste 6 ou 7 : ‘Surrender My Heart’, avec ses drôles d’évocations de thérapie, ramène Carly des années 80, mais la Canadienne a ouvrent solidement leurs albums avec des compositions beaucoup plus puissantes. Le funky ‘Joshua Tree’ est mignon mais, avec le synth-popera ‘Talking to Yourself’, ils sonnent comme des photocopies de Carly, quelque chose qu’elle a fait avant et mieux.

Fait intéressant, c’est lorsque Carly innove qu’elle est la plus convaincante. Il ne le fait pas du tout sur le single ‘Beach House’, une chanson comique qui oppose le pire de sa carrière. Mais Carly « chill » laisse de bons moments comme « Bends » qui, dédié à un parent décédé, envoûte par son son glitch-pop. Dans la dernière ligne droite de « The Loneliest Time », « Bad Thing Twice » se démarque également : il est temps de mentionner à nouveau Fleetwood Mac comme une influence. Nous allons devoir commencer à tirer. Mais ce son soft-rock nostalgique convient bien à Carly.

Le manque de direction de « The Loneliest Time » reflète que Carly n’a pas voulu se plonger dans ses nouvelles idées et a préféré jouer la sécurité. Alors, bien sûr, la chanson-titre est l’une des meilleures, car son son disco est efficace et la participation de Rufus Wainwright, un petit cadeau. La voix de la Canadienne, si similaire à celle de Kylie, continue de sonner de manière idéale dans des productions finies comme « So Nice », mais lorsque les titres bonus de votre album se démarquent des coupes passées au crible, la confusion règne. Il y a ‘Anxious’ : pourquoi a-t-il été omis ?



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