Dans un reportage du magazine d’information « Der Spiegel », plusieurs joueurs de handball concernés parlent de l’époque sous l’entraîneur André Fuhr. Il aurait intimidé, terrorisé et harcelé sexuellement des joueurs. Le Fuhr, âgé de 51 ans, n’a rien dit au « Spiegel » au sujet des allégations.
« Je n’ai jamais autant pleuré à cause du handball »
Jolanda Bombis-Robben des Pays-Bas a joué sous Fuhr pour le club de handball de Bundesliga HSG Blomberg-Lippe pendant un an, où Fuhr a travaillé entre 2008 et 2018. Avec le recul, elle déclare : « Ce fut la pire saison de ma vie. Je n’ai jamais pleuré aussi souvent à cause du handball. »
Vous avez déjà joué avec d’autres entraîneurs qui se sont entraînés dur. Les discours bruyants en cabine, l’émotivité faisaient partie du sport de compétition. André Fuhr avait une qualité différente. « Il y a une énorme différence », explique le handballeur, parlant de « silence », « d’exposition progressive et systématique sur le plan personnel.
Elle se sentait impuissante et sans défense. « Je me suis juste senti incompris très souvent. Mon estime de moi a beaucoup souffert et cela a aussi alimenté la peur », explique l’ancien joueur de Bundesliga. Mais elle a osé et en a parlé. À ce jour, elle critique le fait que les responsables et les fonctionnaires ont fermé les yeux. « Il est important que nous y réfléchissions mieux à l’avenir. Et c’est ce qui m’a motivé à entrer en contact. »
Elle sait par son travail quotidien combien les joueurs ont souffert sous André Fuhr. En tant que psychologue du sport, elle s’occupe désormais de certains de ses anciens joueurs. « Le fait de ne pas avoir de contrôle sur ce qui se passe rend les choses difficiles et ils souffrent alors de divers symptômes, comme des humeurs dépressives. Ou j’ai parfois vraiment eu la décision qu’ils devaient se faire soigner à cause de la dépression ». Les effets sont graves.
Elle conseille donc aux personnes concernées d’en parler ouvertement avec une personne de confiance. En plus du soutien approprié pour les joueurs concernés, les entraîneurs doivent également faire leur travail. « La réussite sportive est bien sûr un facteur. Mais c’est aussi une question de personnes et de développement psychologique et éducatif. Il doit y avoir de la place pour tout, c’est très important. »