Espions, tortures, chantages et guerres sociales : de Mbappè à Al Khelaifi, tempête au PSG

Le louveteau navigue en Ligue 1 et en Champions, mais les problèmes en coulisse ne manquent pas : des documents secrets d’Al Khelaifi au fils de Galtier, un agent sans licence

Le PSG affronte le match aller à Ajaccio demain, sans que Ramos et Neymar ne soient disqualifiés. Mais les problèmes pour l’équipe entraînée par Christophe Galtier, qui affronte entre autres son fils Jordan comme adjoint sur le banc des cours, sont ailleurs. Pas sur le terrain du moins. Le club de l’émir du Qatar est en effet entouré de scandales et de polémiques impliquant les dirigeants dans une intrigue multiple qui implique les services secrets français et qatariens, dont des menaces, des tentatives d’extorsion, des accusations de torture, des indemnisations de millionnaires et des guerres sociales.

torture

Après le derby français remporté dimanche contre Marseille (1-0), Marco Verratti, désormais le plus ancien joueur du PSG, a tenté de relativiser : « A Paris chaque petit problème prend des proportions énormes, mais on y est habitué ». Le fait est que cette fois il y a aussi la justice qui enquête pour éclaircir une affaire tentaculaire. Elle s’est retrouvée à la une de l’Equipe, avec le président Nasser Al Khelaifi formellement victime, mais au centre d’une série de luttes de pouvoir, aux implications pour le moins atypiques. Le haut dirigeant parisien est en effet mis en cause par Tayeb Banabderrahmane, un homme d’affaires qui a travaillé au Qatar en 2019 pour la commission locale des droits de l’homme. En janvier 2020, cependant, il a été arrêté à Doha pour espionnage, chantage et fraude. De retour en France, Banabderrahmane a déclaré avoir été emmené dans les prisons des services secrets qatariens, soumis à la torture et finalement libéré seulement après avoir signé un accord sous seing privé avec Al Khelaifi, où il s’engageait à ne pas divulguer des documents privés, déjà saisis en échange de la libération , avec une pénalité de 5 millions de dollars dans le cas contraire.

recherches

Fin septembre, cependant, Banabderrahmane a également été interpellé par les autorités françaises pour corruption, faux et usage de faux, complicité frauduleuse d’accès à des données personnelles. Pour l’équipe, Banabderrahmane aurait pu recueillir des informations sur la vie privée d’Al Khelaifi à la demande d’un rival qatari du président parisien. Peut-être avec l’aide de Malik Nait-Liman, un ancien agent secret et policier, que Banabderrahmane lui-même a présenté à Al Khelaifi comme l’interlocuteur idéal dans la gestion des ultras. Impliqué dans une autre enquête, la perquisition au domicile de ce dernier a révélé de nouveaux documents qui montreraient comment l’ancien agent, écarté de la police pour double travail avec le club de la capitale, a exploité ses contacts dans les services pour obtenir des informations confidentielles sur des personnes jugées inconfortables pour le PSG.

guerre sociale

Nait-Liman a également été détenu fin septembre, mais la relation avec Hicham Karmoussi, ancien joueur de tennis, longtemps très proche collaborateur d’Al Khelaifi, alors éloigné du cercle présidentiel, reste à définir. Pour Banabderrahmane, c’est Kramoussi qui lui a fourni les documents compromettants sur Al Khelaifi. Nait-Liman, en revanche, aurait également pu travailler sur l’apport de l’ancien directeur de la communication et homme de confiance d’Al Khelaifi, Jean-Martial Ribes, qui nie cependant catégoriquement avoir ordonné des opérations illégales. Et aussi les campagnes sociales, par le biais d’une agence espagnole, pour cibler des personnes considérées comme des « ennemis », mais aussi des joueurs ou des managers. Non seulement Rabiot, et sa mère l’agent Véronique, mais aussi Antero Henrique, ds pour le biennal 2017-19 pourtant, qui est revenu comme consultant auprès du président cet été ; et surtout Mbappé qui en 2019 a été ciblé par certains comptes Twitter très appréciés des fans. Une révélation, cette dernière, qui a incité la star à prévoir une vente d’été, malgré le contrat renouvelé en mai, jusqu’en 2024.

autres demandes

Selon l’équipe, Ribes est également élevé par Sihem Souid, à la tête d’une agence de communication qui s’occupe de l’image du Qatar en France. L’ancienne policière confirme connaître Banabderrahmane, mais se dit victime d’une manœuvre de déstabilisation, également organisée par Ribes et Nait-Liman, pour la discréditer au Qatar. Une version, souligne l’équipe, n’est pas présente dans le procès-verbal de l’enquête en cours. Une enquête dans laquelle Al Khelaifi, rappellent ses collaborateurs, est la principale victime d’une tentative d’extorsion. Mais les problèmes du PSG ne s’arrêtent pas là. L’enquête sur l’agression qui a eu lieu il y a un an contre Kheira Hamraoui, milieu de terrain du PSG qui s’est fait virer par des individus aujourd’hui interpellés, et vraisemblablement engagée par Aminata Diallo, une collègue de l’équipe, rivale également en sélection nationale, est toujours en cours. à son tour sous enquête, bien qu’elle se soit déclarée sans rapport avec les faits. Et enfin, le parquet de Nice enquête sur John Valovic-Galtier. Pour les enquêteurs, le fils adoptif de l’entraîneur du PSG, Christophe Galtier, travaille comme agent sans en avoir les titres, au sein de la société Score Agencies, qui gère également lui-même les intérêts de l’entraîneur parisien. Le PSG est toujours premier au classement et à un pas de la qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions.



ttn-fr-4