Comment la mort d’une fille de 12 ans déclenche un débat houleux sur la migration en France


Le meurtre mystérieux d’une fillette de 12 ans, retrouvée dans un cercueil en plastique, suscite un débat houleux sur la migration en France. Le suspect de 24 ans est un immigré algérien qui a dû quitter le pays. Les opposants politiques au gouvernement français n’ont pas tardé à mettre l’accent sur le statut d’immigrée clandestine des femmes.

Éditorial et BM19 octobre 202211:27

Lola, 12 ans, n’est pas rentrée de l’école vendredi, dans le 19e arrondissement, au nord de Paris. Sa mère a immédiatement alerté la police. Plus tard, un sans-abri a également informé la police : il avait trouvé une boîte transparente dans la cour de l’immeuble Manin, où Lola vivait avec son frère aîné et ses parents.

Les riverains ont vu le suspect de 24 ans trimballer la boîte en plastique en plein jour. Elle devait se rendre à sa voiture, une Dacia Lodgy. Elle a dit à l’un des habitants du quartier qu’en échange, elle lui verserait « beaucoup d’argent provenant du commerce d’organes ». Grâce à des images de vidéosurveillance et à un travail de détective, la police a pu identifier le propriétaire de la voiture.

La femme a été interpellée samedi matin à son domicile de Bois-Colombes, en banlieue nord de Paris. Elle a été arrêtée pour suspicion de meurtre, de viol et de torture. Elle a admis avoir abusé et maltraité la jeune fille à mort, mais lors de son interrogatoire, elle est soudainement revenue sur ses aveux et a semblé confuse. Elle est actuellement en isolement cellulaire à la maison d’arrêt pour femmes de Fresnes et doit subir une évaluation psychiatrique. La femme aurait été victime de violences conjugales il y a quelques années.

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Critique de la politique migratoire

La jeune femme était entrée légalement en France en 2016 avec une carte de séjour étudiant. Cependant, elle a été arrêtée dans un aéroport français le 21 août de cette année parce que ses documents de séjour n’étaient pas en règle et a été sommée de quitter le territoire français dans les 30 jours.

Pourtant, les ordres de quitter le territoire sont notoires en France avec seulement un sur dix suivi. Les Algériens font partie des nationalités qui contournent le plus les règles, rapporte la BBC.

Peu de temps après que le président Emmanuel Macron a rencontré hier les parents de la jeune fille assassinée à l’Élysée et leur a promis tout son soutien, des opposants politiques de droite et d’extrême droite ont accusé le gouvernement d’abandonner la famille.

Lors d’une séance animée à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen du parti d’extrême droite Rassemblement national a condamné la politique migratoire « laxiste » du gouvernement français. « Le suspect de cet acte barbare n’aurait pas dû se trouver dans notre pays. Qu’est-ce qui vous empêche de mettre enfin fin à cette immigration clandestine incontrôlée ? », a-t-elle dit. La Première ministre Elisabeth Borne a appelé Le Pen à « faire preuve d’un peu de décence » et à respecter la douleur des parents et la mémoire de la jeune fille : « Laissez la police et la justice faire leur travail ».

L’ancien candidat présidentiel d’extrême droite Éric Zemmour a encore qualifié le crime de « Francocide », soit le meurtre d’un citoyen français. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a alors appelé l’extrême droite de la radio RTL à réfléchir aux conséquences de leurs propos.

Une manifestation silencieuse en l’honneur de Lola a été annulée à la demande de la famille. On s’attend à ce qu’une autre réunion ait lieu, où plusieurs politiciens d’extrême droite devraient être présents.



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