L’AFCN critique la perte de temps du gouvernement sur la décision de maintenir les centrales nucléaires ouvertes plus longtemps

Lors d’une sous-commission du parlement fédéral sur la sûreté nucléaire, l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a fustigé mardi le gouvernement, qui a perdu beaucoup de temps à se prononcer sur une éventuelle exploitation à long terme (LTO) des centrales nucléaires en notre pays. « Un LTO demande le temps de préparation nécessaire. Pas des semaines, pas des mois, mais des années », souligne An Wertelaers, directeur du département « Institutions et Déchets » à l’Observatoire du nucléaire.

L’AFCN souligne que trois feux verts doivent être donnés pour une décision de prolongation de la durée de vie d’un réacteur nucléaire. « Premièrement, une décision politique claire est nécessaire, en outre, l’exploitant doit être disposé à participer et troisièmement, les autorités de sûreté nucléaire doivent donner leur accord », déclare Wertelaers.

Des années de préparation

Selon elle, prendre une telle décision demande des années de préparation. « L’exploitant doit faire réaliser par ses ingénieurs des études de sécurité. Celles-ci doivent ensuite déboucher sur des améliorations de sécurité qui doivent encore être réalisées », précise Wertelaers. « Les équipements de sûreté d’une centrale nucléaire doivent être spécialement conçus et réalisés et doivent répondre à des critères très stricts. Cela prend du temps. (…) Et la pression du temps est un risque, surtout dans le secteur nucléaire. »

Temps perdu

Wertelaers souligne que le manager Engie Electrabel avait par le passé exhorté le gouvernement à prendre une décision d’ici fin 2020. , à partir de ce travail et à les laisser travailler sur les préparatifs d’un démantèlement. Ni Engie Electrabel ni l’AFCN n’ont travaillé sur un scénario LTO en 2021. Il ne s’est rien passé de plus cette année-là. Et puis soudain, fin décembre arrive après tout. Cette question du gouvernement. (…) Vous ne pouvez pas rattraper ce temps perdu.

Wertelaers indique que la position d’Engie Electrabel a toujours été que l’opérateur ne commence les travaux préparatoires à un LTO que s’il a un accord avec le gouvernement. En mars, le gouvernement fédéral a décidé de prolonger de dix ans la durée de vie des réacteurs de Tihange 3 et Doel 4, jusqu’en 2035, afin de maintenir une capacité de production nucléaire de 2 gigawatts. Fin juillet, le gouvernement a annoncé qu’un premier accord de principe avait été trouvé entre l’Etat et Engie Electrabel sur l’extension des centrales nucléaires de Doel 4 et Tihange 3.


Devis

L’AFCN est également parvenue à la conclusion que ce scénario pourrait avoir un impact drastique sur la sûreté nucléaire et ne peut donc l’autoriser dans ces circonstances.

Concernant l’avancement du dossier concernant Doel 4 et Tihange 3, Wertelaers indique que les premières interactions ont eu lieu entre l’AFCN et Engie Electrabel à la mi-septembre. « Nous sommes sortis des starting blocks, mais nous n’avons certainement pas encore atteint notre vitesse de croisière. »

Pas faisable

Quant à un éventuel LTO pour d’autres réacteurs, elle souligne que « les mêmes conditions s’appliquent : trois feu vert ». « De plus, cela concerne des réacteurs plus anciens, avec une conception des années 1960-1970. Cela nécessitera un effort encore plus important pour leur faire passer un LTO. Cela demandera des années de préparation. Nous n’en sommes nulle part dans ce dossier. »

Wertelaers est également revenu sur une question du gouvernement sur la possibilité de prolonger la fermeture du réacteur Tihange 2, prévue le 1er février 2023, pendant l’hiver et de la reporter à fin mars. « Engie Electrabel a enquêté là-dessus et pour des raisons de sécurité, techniques et organisationnelles, a décidé que ce n’était pas faisable. (…) L’AFCN est également parvenue à la conclusion que ce scénario pourrait avoir un impact drastique sur la sûreté nucléaire et ne peut permettre cela. dans ces circonstances », a déclaré le réalisateur. Pour le réacteur Doel 3, la position du chien de garde nucléaire est « analogique », ça sonne.

Commission supplémentaire

La sous-commission sur la sûreté nucléaire n’ayant pu être bouclée mardi dans les délais prévus, il a été décidé par le président de programmer une commission supplémentaire, au cours de laquelle la direction de l’AFCN pourra répondre aux nombreuses questions posées par les députés ce mardi. . .

Par exemple, d’autres questions ont été posées sur la raison de l’arrêt imprévu de Doel 2 et Tihange 3 ce mois-ci. Ce dernier aurait impliqué des interférences électromagnétiques. Cela indiquerait une erreur humaine, où quelqu’un avait un téléphone portable avec lui dans une zone où cela n’est pas autorisé.

Regarde aussi: Accord de principe sur l’extension de deux centrales nucléaires



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