Quatre ans après avoir terminé deuxième de l’Operación Triunfo 2018, Alba Reche est l’un des concurrents les plus prolifiques du programme ces derniers temps. Il a déjà sorti deux albums complets, plusieurs singles seuls et avec d’autres artistes et, ces jours-ci, son nouvel EP, ‘honestmente triste’, vient de sortir, qui rassemble cinq nouvelles compositions.
L’epé commence à corriger certaines des lacunes présentes dans les premières œuvres de Reche. La femme d’Elche a l’habitude d’écrire des mélodies extrêmement sentimentales et écoeurantes qu’elle a ensuite tenté de cacher avec des productions musicales plus ou moins intéressantes. Sur ‘la petite graine’, son dernier album, ces productions étaient pleines de nuances, mais elles détournaient l’attention de quelques compositions mélodiques flasques qui restaient en retrait.
‘honestly sad’ contient des chansons légèrement meilleures. ‘don’t change your walk’ est un premier single truqué dans lequel Reche se regarde dans le miroir et promet de continuer à être la même. Cependant, la base musicale s’impose à nouveau à la chanson. ODDLIQUOR et Khotton Palm sont les principaux producteurs de l’EP, et sur ‘estoy azul’ Reche trouve une chanson intéressante aux influences « jazz manouche » qui capte l’attention, surtout, grâce à ses claviers.
Mais l’EP ne marche pas toujours grâce à eux. ‘c’était moi aussi (je veux me souvenir)’ est probablement la chanson la plus vulnérable de l’artiste, car, dans celle-ci, elle déclare, avec la franchise qui la caractérise (pas très poétique à dire) que quelqu’un l’a « forcée à aimer », mais sa sentimentalité suffoque à cause d’une production trop éthérée qui se veut trop profonde. En ce sens, la jolie ballade acoustique ‘comme si ça n’avait pas d’importance’ sort mieux, immersive sous la production de daniel sabater, et chantée avec lui.
‘honestly sad’ est une évolution évidente dans le son d’Alba Reche, mais il n’est pas clair si c’est dans la bonne direction. Il y a quelque chose dans sa voix, si folklorique, si terre à terre, qui ne cadre pas tout à fait avec les atmosphères électroniques denses utilisées sur l’album. Un contraste manque. Il existe peut-être une sorte de formule similaire qui fonctionne, mais honnêtement… ce n’est pas le cas ici.