La Commission européenne veut une limitation plus stricte de l’amiante sur le lieu de travail

La Commission européenne veut abaisser les valeurs limites d’exposition à l’amiante au travail. Elle l’a annoncé mercredi lors de la présentation d’une série de mesures de protection contre l’amiante.

L’amiante est interdit dans toute l’Union européenne depuis 2005, mais le cancérigène reste dans de nombreux bâtiments plus anciens. L’amiante continue donc de représenter un risque majeur pour la santé, notamment lorsque des fibres d’amiante sont libérées lors de travaux de rénovation. Et parce que de nombreux bâtiments devront être rénovés dans les années à venir dans le cadre de la transition vers une économie neutre pour le climat, une protection supplémentaire est nécessaire, fait valoir la Commission.

La Commission propose de diviser par dix le seuil d’exposition de la directive de 2009 sur l’amiante sur le lieu de travail, de 0,1 à 0,01 fibre par centimètre cube. « 78 % de tous les cancers liés au travail dans les États membres sont liés à l’amiante. La modification de cette directive réduira considérablement les niveaux d’exposition des travailleurs”, a déclaré le commissaire européen chargé de l’emploi et des droits sociaux, Nicolas Schmit.

L’amendement doit être approuvé par les États membres et le Parlement européen. Les sociaux-démocrates sont déçus. Ils rappellent que l’hémisphère avait voté en faveur d’une limite d’exposition de 0,001 fibre par centimètre cube l’an dernier. Cela amène l’organisation faîtière syndicale européenne CES à conclure que la Commission s’est “ralliée aux lobbyistes des entreprises”.

“Mesurable et réalisable”

Schmit, lui-même social-démocrate, insiste sur le fait que la Commission s’est basée sur les derniers développements scientifiques et technologiques. Selon lui, la Commission a opté pour une proposition “mesurable” et “réalisable”. “Cela n’a aucun sens de proposer quelque chose qui ne peut pas être mis en œuvre”, a expliqué le Luxembourgeois.

Outre l’abaissement de la limite d’exposition, la Commission a également présenté un certain nombre de mesures d’accompagnement, telles que le lancement d’une campagne sur le retrait sûr de l’amiante. À plus long terme, il promet également une législation sur le dépistage et l’enregistrement de l’amiante dans les bâtiments et une révision des directives sur la manière de traiter les déchets de démolition.

En 2019, plus de 70 000 personnes dans l’Union européenne sont décédées des suites d’une exposition passée à l’amiante au travail. On estime que 4,1 à 7,3 millions de personnes sont actuellement encore exposées à l’amiante. La grande majorité d’entre eux (97 %) travaillent dans le secteur de la construction.



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