Après un véritable « jeu des reproches », le Kremlin accuse le chaos de la mobilisation

Six jours se sont écoulés depuis que Vladimir Poutine a annoncé que 300 000 réservistes seraient enrôlés pour la guerre en Ukraine. Depuis lors, le chaos règne en Russie. Les manifestations se poursuivent alors que des hommes en âge de servir tentent de fuir le pays en masse. Les informations selon lesquelles des personnes ayant des problèmes de santé et des personnes sans expérience militaire sont également appelées sont une source d’inquiétude supplémentaire au sein de la population.

Le gouvernement, par l’intermédiaire du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a maintenant admis que des erreurs avaient été commises. « Il y a des cas où le décret (qui réglemente la mobilisation, ndlr) a été violé », a déclaré Peskov, qui a promis que « les erreurs seront corrigées ».

Alors que des efforts sont faits pour mettre les choses en ordre, la recherche d’éventuels coupables a également commencé immédiatement. Au centre du « jeu du blâme » à la télévision d’État se trouvent des recruteurs « non motivés » et « téméraires ». Le gouverneur de la région d’Omsk a déclaré que la bureaucratie était « l’ennemie du patriotisme ». Les bureaucrates ne feraient attention qu’à atteindre les quotas plutôt qu’à exécuter correctement les ordres de Poutine.

Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé à Washington, les radiodiffuseurs d’État diffusent de plus en plus des histoires de cas individuels où les autorités aident à annuler une convocation erronée. Le message est clair : les recruteurs sont les vrais coupables. Le Kremlin a tout sous contrôle.

Cependant, les experts de l’ISW affirment que cette stratégie est très transparente et peut ne pas fonctionner. « Les Russes ne sont que trop conscients des erreurs qui se produisent autour d’eux. Contrairement au chaos de la Russie sur le champ de bataille, que les civils ne peuvent pas percevoir directement, le chaos ici est juste visible.

Le Kremlin tente de présenter les violations du décret comme une séquence d’erreurs individuelles, écrit l’ISW. « Mais ces erreurs sont clairement trop répandues pour être le résultat d’une faute individuelle. » De plus, le Kremlin détruit le moral des recruteurs et la confiance de la population en eux.

Le Kremlin doit désormais faire deux choses à la fois : rassurer la population et mobiliser suffisamment d’hommes au plus vite. Ce sont deux objectifs pratiquement impossibles à concilier à court terme, rapporte le site du magazine allemand ‘Focus’ sur la base du rapport de l’ISW.

La manœuvre de diversion par laquelle le gouvernement agit en « héros » pour résoudre les problèmes ne suffira pas à accomplir cette tâche presque impossible, concluent les experts de l’ISW.

Les Russes mobilisés doivent tout acheter eux-mêmes pour le front : « Nous n’avons que des munitions, utilisez des tampons pour les blessures par balle »

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