Qui est derrière le complot d’enlèvement contre le secrétaire d’État Van Quickenborne ?

Qui a ordonné à des criminels néerlandais d’enlever le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) ? Toutes les flèches pointent vers l’environnement de la drogue et il y a un certain nombre de dirigeants qui ont un compte à régler avec la justice belge.

Bruno Struys27 septembre 202203:00

La commission de la justice de la Chambre sur « l’escalade de la violence liée à la drogue » a été annulée lundi parce que le ministre de la Justice se cache de la mafia de la drogue. Quelques instants plus tard, les officiers qui gardaient la maison de Van Quickenborne ont remarqué qu’un coursier venait livrer un colis. Après quelques questions, ils ont jugé le colis suspect. Lundi soir, le service de déminage DOVO est arrivé sur place pour le désamorcer.

Vincent Van Quickenborne (Open Vld) se trouve à une adresse inconnue depuis que le parquet fédéral a découvert le complot d’enlèvement jeudi dernier.

Entre-temps, quatre suspects ont été arrêtés aux Pays-Bas. Le tribunal doit statuer sur leur extradition vers la Belgique dans un délai de 60 jours. Ils ont probablement dû faire le sale boulot pour une figure de proue de la mafia de la drogue.

« Nous savons de l’enquête après le cracking du logiciel de chat Sky ECC que les chefs du trafic de drogue sont souvent à l’étranger », a déclaré le porte-parole du parquet fédéral, sans commenter cette enquête précise.

La Belgique essaie donc de signer des accords avec le plus de pays possible. Il y a donc des criminels qui peuvent se sentir tellement traqués et penser qu’ils peuvent gagner quelque chose en étant pris en otage. En décembre dernier, le ministre Van Quickenborne a signé un traité d’extradition avec les Émirats arabes unis au nom du gouvernement belge. Cela a maintenant été approuvé par le Parlement et la ratification est valable à tout moment, a-t-il déclaré à la Chambre la semaine dernière.

A Dubaï, une vingtaine de criminels risquent l’extradition, dont plusieurs barons de la drogue, comme Othman E.B. Au Maroc, cet été, Mohamed RC d’Anvers, surnommé « l’Algérien », a été arrêté. Il attend son extradition à Casablanca.

De Lange ou l’université

Un homme coche toutes les cases : Flor B. Il vient de Lommel, mais a vécu à Brasschaat jusqu’à sa fugue. L’homme de 35 ans a été arrêté en février dans son appartement de luxe à Zurich. Depuis, la Belgique attend son extradition. Et il est lié au baron de la drogue néerlandais Jos L., ou ‘Bolle Jos’, qui serait responsable de plusieurs grands transports de drogue via le port d’Anvers.

A Zurich, où Flor B. avait une fausse identité, sa sonnette lisait ‘Falcon’, mais ses surnoms sont ‘De Lange’, à cause de sa stature, et ‘De Universitair’, parce qu’il aurait étudié la criminologie à la VUB . . Il apparaît dans plusieurs dossiers de drogue. Les enquêteurs néerlandais le voient dans des messages de chat craqués sous le nom de « Bongoking ».

Un surnom lui a donné un conflit personnel avec Van Quickenborne. Lorsque le ministre a annoncé en 2020 que Flor B. était sur le le plus recherchéliste de la police fédérale, il l’a nommé à Actualités VTM « the Finger Clipper », « parce qu’il a coupé les phalanges avec un sécateur ». Seulement, le juge a acquitté Flor B. pour ces faits. Pour l’instant, personne ne veut confirmer qui pourrait être derrière le complot.



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