Allez l’Italie ! En Hongrie pour recommencer. Et si le Cannoncino Jack est chargé…

Dans un moment difficile pour notre football, gagner le groupe et se confirmer parmi les quatre premiers de la Ligue des Nations serait un moyen de recommencer

par notre correspondant Luigi Garlando

26 septembre
– BUDAPEST

Ce fut une veille délicate et électrique de l’équipe nationale. Roberto Mancini l’a franchie d’un pas léger pour ne pas briser la fine calotte glaciaire de la diplomatie. Il a été convaincu de voler à Budapest avec son avant-centre, Ciro Immobile, qui était arrivé à un pas de l’échelle de l’avion, à Malpensa, puis est revenu à Rome. Comment faire un pas hors de la porte et s’en aller. Lotito l’a pris pour le coppino, comme Chiellini avec Saka, et l’a retiré du vol. Il Mancio, pour ne pas craquer davantage la veille, a joué sur le talon, en soutien de son kamikaze : « Ciro a été très bon. Il a essayé d’être là jusqu’à la toute fin. On s’est parlé. de ne pas le porter, pour ne pas prendre de risques. C’était trop dangereux. » Amen. Tous les autres s’envolent pour Budapest, où ce soir, à la Puskas Arena, nous tenterons de battre et dépasser l’incroyable Hongrie et de nous qualifier pour le Final Four de la Ligue des Nations. D’accord, ce ne sera pas l’événement le plus excitant du monde, mais pour une équipe nationale comme la nôtre, se remettre de la deuxième apocalypse, jouer un trophée en juin prochain, sans avoir à attendre le championnat d’Europe 2024, serait une bonne pelle de l’estime de soi dans le moteur.

expériences

Et puis, avouons-le, il n’arrivera pas souvent de courir après un trophée continental sans adversaires comme l’Allemagne, l’Angleterre, la France et, probablement, l’Espagne. Nous serions les favoris. Autre aspect, justement rappelé hier par Mancini : pour les plus jeunes, à court d’expérience internationale, pouvoir vivre une demi-finale et une finale de Ligue des Nations, c’est grandir. La victoire de vendredi sur l’Angleterre, intervenue après les 5 claques prises par l’Allemagne et trop de signes de désaffection pour la cause Azzurri, était la meilleure réponse, le pied sur terre pour ne plus reculer, presque une refondation éthique par une équipe capable de combats et de sacrifices, même sans la lumière de ses meilleures étoiles. Il serait utile de suivre cette nuit-là. Pour comprendre, de novembre 2020 à juillet 2021, où nous nous sommes sentis invincibles, nous avons aligné 13 succès. Depuis, plus jamais deux victoires de suite. Essayons ce soir. Bref, de nombreuses raisons de suivre cette Hongrie-Italie avec intérêt (et aussi avec un fil de passion). Attendons-nous à de la souffrance et à un match difficile.

PLUS AGRESSIF

Combien de temps cela dure, Mancio explique bien: “Marco Rossi a fait un excellent travail. Il vient d’un Européen important et mène le groupe de la Ligue des Nations devant des équipes comme l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre. Nous avons 50% de chances de les vaincre “… ils ont un résultat de plus à leur disposition, mais je ne les attends pas pour se défendre. Devant 70 000 spectateurs, ils voudront gagner pour légitimer une première place prestigieuse. Ils sont physiques, énergiques, déterminés. Ils attaqueront, il va falloir être bon en défense”. Oui, mais encore mieux en attaque. Parce qu’un match nul leur suffit, nous non. Il va falloir marquer la meilleure défense de la Ligue des Nations : seulement 3 buts encaissés. La question, comme l’a dit l’homme, se pose spontanément : le 3-5-2 de San Siro est-il suffisant, avec Di Lorenzo bloqué à droite, pour marquer un but à ce fort ? Pour donner plus de compacité et de physique à l’équipe nationale, sortie de Stuttgart en morceaux et affaiblie par de nombreuses absences, Mancini, pour la première fois depuis le début, s’est appuyé sur un 3-5-2 extrêmement prudent. Interrogé, l’entraîneur italien répond ainsi : “Ce n’est pas une question de forme, mais d’attitude : il va falloir attaquer à plusieurs. Par rapport à la première mi-temps contre l’Angleterre, il va falloir être plus agressif et plus rapide”.

CANNONCINO

Sur les 3 buts encaissés par la Hongrie, nous en avons inscrit 2 avec une attaque bonsaï : Politano, Gnonto, Raspadori. Il Mancio a en tête de re-proposer l’idée de Cesena, tout en confirmant le 3-5-2 : Gnonto et Raspadori menant à supprimer les références à Orban et aux géants de Marco Rossi. Même si Scamacca, après 8 apparitions, aurait tellement besoin du premier but bleu. L’entraîneur décidera à la dernière minute. Quand il dit “plus agressif et plus rapide” qu’à San Siro, il entend sans doute un intérieur plus incurseur que Cristante (Pobega) et, en fait, deux éclats comme Gnonto et Raspadori qui est déjà un point fixe. Depuis qu’il a fait ses débuts en bleu, il a marqué 4 fois, plus que tout autre bleu. Il mesure 1,72, exactement comme le colonel Ferenc Puskas, le dieu de la maison. La légende d’Honved et du Real Madrid, petite et compacte, a eu un coup de foudre. Ils l’appelaient Cannoncino. Si notre Cannoncino Jack, petit et compact, tire encore quelques coups ce soir, l’Italie atteint le seuil historique des 1 500 buts. Nous comptons dessus.



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