Par Michel Sauerbier
Nouveau différend au sein du gouvernement rouge-noir-vert du Brandebourg : le ministre de l’Intérieur Michael Stübgen (CDU) veut réintroduire le stockage interdit des plaques d’immatriculation et durcir la loi sur la police. Les Verts protestent.
Pendant des années, la police de Brandebourg avait secrètement enregistré tous les conducteurs d’autoroute. Ce n’est que dans le cas de « Rebecca » disparue que la pratique illégale a été révélée. Un tribunal les a aussitôt interdits. L’enregistrement a été désactivé, quatre millions de données ont été supprimées. Depuis lors, seules les plaques d’immatriculation recherchées sont enregistrées.
Le ministre veut désormais relancer le stockage par la petite porte – « pour écarter le danger en cas de crimes graves et très graves ». Stübgen : « À mon avis, c’est constitutionnellement faisable. »
Si ce n’est pas le cas, déclare l’experte en intérieur vert Marie Schäffer (31 ans) : « Ce serait suffisant si une seule personne offrait la possibilité d’enregistrer tous les conducteurs. Et parce qu’il y a toujours des occasions, on se retrouverait avec un stockage permanent ! » Elle précise que cela ne se fait pas avec les Verts.
Le parti au pouvoir s’oppose également au projet de Stübgen de durcir la loi sur la police. Prétendument « pour protéger les enfants », le ministre veut espionner secrètement les téléphones portables, fouiller les ordinateurs et surveiller les quartiers d’habitation. Comme un service secret.
Schäffer : « Une grande partie des idées ont déjà échoué devant les cours constitutionnelles. A ce jour, aucun bénéfice n’a été prouvé pour les autres mesures.
KESY et l’affaire Rebecca
C’est probablement l’un des cas les plus marquants dans lesquels le « système de reconnaissance des plaques d’immatriculation » (KESY) a joué un rôle.
Après la disparition de Rebecca Reusch (19 ans aujourd’hui) le 18 février 2019, les détails de l’enquête ont été dévoilés. Le parquet de Berlin a révélé comment la police avait retrouvé la Renault Twingo couleur framboise du principal suspect Florian R.
Selon celle-ci, le beau-frère de l’étudiante de Britz se serait trouvé sur l’autoroute A 12 entre Berlin et Francfort (Oder) les 18 et 19 février, soit immédiatement après sa disparition.
Les caméras de surveillance ont capturé la voiture à 10h47 le matin et à 22h39 le lendemain. Florian R. n’a donné aucune information sur la raison de ses déplacements à ce jour.