tuaucun des thèmes récurrents de chaque campagne électorale respect de soi concerne inévitablement le phénomène deimmigrationun terrain idéal pour la propagande facile et les slogans criés de ceux qui ont toujours besoin d’un ennemi pour ramasser des votes bon marché.
Nous sommes souvent victimes de doubles standards ce qui ne nous permet pas d’éprouver la même indignation pour les travailleurs étrangers – précisément ceux qui arrivent avec les bateaux infâmes – quand on découvre qu’ils sont exploités cachés dans la campagne italienne, obligés de travailler des heures pour une poignée d’euros, maltraités et esclave.
Et il est impossible de parler d’intégration et de droits sans susciter l’indignation de ceux qui refusent de reconnaître l’évolution de notre société et qui rêvent peut-être encore dans leur cœur de champs de coton agrémentés de choeurs blues pour égayer la scène.
La nôtre est encore et toujours une mentalité coloniale nourrie de stéréotypes et de préjugés et d’une méconnaissance généralisée du continent dont sont issus la plupart des migrants qui animent notre débat politique.
Oui, car l’Afrique est un continent riche de diversité : « Ça paraît anodin de le répéter mais on ne sait jamais, il vaut mieux le répéter. L’Afrique est un continent. Ce n’est pas un pays, ce n’est pas un village, ce n’est pas un village, ce n’est pas une île « , déclare Igiaba Scego, conservatrice avec Chiara Piaggio d’un volume précieux pour Feltrinelli Africaine. Raconter le continent au-delà des stéréotypes.
C’est à propos de une collection de littérature et de journalisme d’auteurs contemporains africains et d’ascendance africaine et d’auteurs très différents les uns des autres qui dressent un tableau inédit qui a le mérite d’ouvrir une nouvelle vision sur un lieu littéralement idéalisé mais amoindri et jugé incivil lorsqu’il s’agit de justifier les appétits voraces d’un monde occidental toujours prêt à exploiter ses richesses ou à s’en servir comme dépotoir pour le monde .
L’Afrique est un mot qui est lui-même devenu une carte postale ou un cliché et est plutôt un lieu plein d’âmes et de cultures différentes et à travers les mots nouveaux de cette anthologie on découvre que cette terre ce n’est pas que grands espaces et ciel bleu ou pauvreté et malnutrition, et on entre en contact avec le ferment des villes, le sens de la modernité et le rêve d’avenir qui est mêlé à la tradition.
Ouvrir les yeux et se libérer des stéréotypes par la littérature est aussi un geste politique qui peuvent nous aider à jeter un pont nécessaire vers notre avenir commun.
Tous les articles de Serena Dandini.
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