‘Shameless’ ou ‘fake news’ ? La tension sur les avantages déborde sur la politique

« La solution patronale à la crise ? Les retraités, les malades et les demandeurs d’emploi s’appauvrissent en coupant l’enveloppe patrimoniale. Le tweet du ministre fédéral du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS) ne s’est pas trompé lundi. Selon le socialiste, le patronat veut frapper les plus pauvres de notre pays en réduisant le budget pour augmenter les prestations sociales et les retraites. « Irresponsable ou éhonté ? En tout cas, ce sera sans moi et le PS.

Les vice-Premiers ministres Petra De Sutter (Vert) et Georges Gilkinet (Ecolo) ont également envoyé des messages désapprobateurs dans le monde. « Il est impensable pour nous de faire face à cette crise aux dépens des plus vulnérables », a précisé De Sutter. « Les factures mensuelles d’énergie sont très lourdes, surtout pour ceux qui sont à la retraite ou qui doivent vivre d’allocations. »

La raison en est une lettre que les organisations patronales ont envoyée au sommet du gouvernement fédéral le 11 juillet. Dans la lettre, qui Le matin pourrait regarder et fuir lundi après-midi via Le Soir, ils se disent préoccupés par la situation économique instable. Ils se demandent si l’enveloppe sociale, d’une valeur d’environ 900 millions d’euros, ne serait pas mieux répartie plus tard : 60 % maintenant et 40 % l’an prochain. C’est ainsi que le gouvernement Di Rupo l’a fait autrefois.

Les employeurs veulent aussi dépenser le budget « plus spécifiquement ». Donc plus pour tout le monde. « Une préoccupation sociale logique », déclare Pieter Timmermans, PDG de VBO. « Mon père de 85 ans se demande pourquoi sa pension devrait augmenter, alors qu’une mère célibataire avec deux enfants a beaucoup plus de mal à joindre les deux bouts. » Selon le patronat, il doit être possible de s’écarter de la répartition normale pendant cette crise énergétique.

Ce n’est pas un hasard si la lettre fuit maintenant. D’ici le 15 septembre, syndicats et patronat doivent s’accorder sur la répartition de l’enveloppe sociale. Une réunion lundi matin a clairement indiqué que le fossé entre eux est toujours profond. Les négociations sur l’accord interprofessionnel suivront également prochainement. Les tensions au sein du Groupe des Dix et dans la Wetstraat sont déjà en forte hausse.

« Vous comprendrez que nous sommes très en colère contre les insinuations et les fausses nouvelles qui est jeté par certains ministres », dit Timmermans, qui, selon ses propres mots, a demandé au gouvernement « juste quelques éclaircissements ». Selon le président de l’ACV, Marc Leemans, la confiance entre les partenaires sociaux « met beaucoup de pression » à la suite de la lettre.



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