La qualité du cadre de vie aux Pays-Bas laisse beaucoup à désirer. Des chercheurs de l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale (PBL) cassent des noix dures dans un rapport publié jeudi sur, entre autres, la « pétrification » et la qualité de l’air et de l’eau. Le gouvernement ne réalise pas ses propres ambitions. Il n’y a aucune cohérence dans l’approche.

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C’est ce que conclut le PBL dans le Suivi de la vision environnementale nationale 2022dans lequel le bureau dresse un état des lieux tous les deux ans du devenir des objectifs fixés par le gouvernement dans la Vision nationale de l’environnement (Novi).

Trop de bâtiments dans des endroits à risque

Le gouvernement a déterminé que lors de l’expansion des zones urbaines, les endroits où le sol s’affaisse doivent être évités, ainsi que les endroits importants pour la gestion de l’eau, tels que les polders profonds ou les zones de prairies tourbeuses. Le PBL a maintenant établi que depuis 2000, le nombre de foyers dans ces zones a augmenté de plus d’un quart. Le long des lits des grands fleuves, dans les réservoirs hivernaux d’eau excédentaire, le nombre d’habitations a doublé ces dix dernières années.

Les énergies renouvelables doivent être plus rapides

Les Pays-Bas ont la plus faible part d’énergie renouvelable en Europe, conclut le PBL. Les Pays-Bas n’ont atteint l’objectif de 14 % en 2020 imposé par l’UE qu’à travers un échange avec le Danemark. Bien que les panneaux solaires doivent de préférence être placés sur les toits et non dans les prairies, la capacité totale des panneaux solaires sur les champs a augmenté de 280 % plus rapidement que celle des panneaux sur les toits.

La qualité de l’air et les niveaux de bruit ne répondent pas aux normes de l’OMS

Les particules fines menacent la qualité de l’air. Les valeurs maximales que l’OMS a établies à cet effet n’ont encore été atteintes nulle part aux Pays-Bas en 2020, selon la PBL. De plus, plus de six millions d’habitants sont exposés à des niveaux sonores du trafic routier supérieurs à la norme de l’OMS (53 décibels). « Le nombre de personnes qui ont souffert de graves nuisances sonores autour de Schiphol en 2018 est supérieur d’environ 60 % à celui de 2004 », indique le rapport. Ce n’était que temporairement moins en 2020, mais cela était dû à la pandémie de corona.

Des ambitions nature non atteintes

Les Pays-Bas sont également en retard sur leurs propres ambitions dans le domaine de la nature. L’objectif de créer 80 000 hectares de « nouvelle nature » entre 2011 et 2027 n’a pas encore été atteint. L’ambition d’atteindre cet objectif en 2018 a échoué. Au rythme des quatre dernières années, il ne sera atteint qu’en 2030, selon la PBL. Pendant ce temps, l’état de la nature néerlandaise est toujours «modéré ou mauvais» pour la survie des espèces et des écosystèmes. Environ 90 pour cent des types d’habitats de la directive Habitats ont un état de conservation modéré à très défavorable.

Dans l’ensemble, entre 2000 et 2018, la «pétrification» de la vie, du travail et des infrastructures aux Pays-Bas a augmenté plus fortement que dans tous les autres pays de l’UE, mesurée par la part dans la superficie totale des terres. Le PBL souligne que le durcissement progressif des sols en Europe est de plus en plus considéré comme un problème environnemental auquel il faut s’attaquer. Le PBL conclut que « la mise en ordre de la qualité de l’environnement aux Pays-Bas représente toujours un gros travail ». Selon les chercheurs, les plus grands défis pour les « problèmes persistants » résident dans la réduction des émissions de CO2 dans les zones industrielles près d’Amsterdam et du canal de la mer du Nord, de Chemelot et des zones portuaires de Rotterdam, Zeeland, Delfzijl et Eemshaven.

La bonne nouvelle : le climat des affaires s’est amélioré

Selon la PBL, il y a aussi une bonne nouvelle : le climat des affaires s’est amélioré. Les Pays-Bas sont au numéro 4 des économies les plus compétitives au monde. L’accessibilité du logement et du travail s’est également améliorée : entre 1996 et 2020, la proximité du logement et du travail a augmenté de 5,4 %, selon la PBL. Les nouveaux lieux d’habitation et de travail sont en grande partie construits dans des zones bâties, conformément aux objectifs de la politique. En revanche, en 2020, le nombre d’habitants dans les zones bâties existantes a de nouveau diminué pour la première fois depuis de nombreuses années, alors qu’il a continué d’augmenter en dehors de celles-ci.



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