Factures, vaccins, retraites, Nadef et déviation : toutes les décisions clés à prendre après le vote

On ne sait pas encore combien de temps il faudra pour former le nouveau gouvernement après le vote du 25 septembre. Les derniers précédents ne sont pas encourageants : en 2018 au début de la législature actuelle, désormais comptée, il a fallu 90 jours avant la prestation de serment au Quirinal du « Conte 1 jaune-vert », alors qu’en 2013 il en a fallu 63 pour rendre opérationnel l’exécutif Letta. La voie souhaitable serait un timing similaire à celui qui a conduit à la naissance du quatrième gouvernement Berlusconi en 2008, qui s’est faufilé 25 jours après le résultat des élections.

La nouvelle tranche de l’aide européenne

Mais même dans ce cas les délais resteraient très serrés pour respecter tous les délais et interventions prioritaires à l’ordre du jour. Et pas seulement parce que la loi de finances doit être approuvée par le Parlement d’ici au 31 décembre, à moins qu’il ne veuille franchir le terrain dangereux de l’exercice provisoire, et la phase d’exécution liée aux objectifs du Pnrr du second semestre 2022 doit aussi être achevée pour ne pas rater la nouvelle tranche conséquente de l’aide européenne. Dans quelques semaines, le prochain exécutif devra identifier les mesures structurelles à adopter pour amortir à moyen terme l’impact des factures onéreuses sur les familles d’affaires. Et pour atteindre cet objectif, il devra décider si, et dans quelle mesure, recourir à un fiscal shift, compte tenu du fait que le risque pour notre dette publique élevée de se retrouver à nouveau dans le collimateur de la spéculation financière semble ont déjà été supprimés.

Arrangements (et fêtes) sans ordre particulier

Les marges de manœuvre du côté délicat des finances publiques devront être photographiées dans la Note d’Actualisation du Document Economique et Financier (Nadef) que le gouvernement Draghi présentera fin septembre mais limitée au seul cadre tendanciel, c’est-à-dire , sans les objectifs programmatiques, sur lesquels s’appuyer la loi de finances. Que le nouvel exécutif devra lancer à la hâte, dès son arrivée au Palazzo Chigi. Mais le gouvernement qui sortira du prochain tour aura aussi pour tâche de décider s’il faut ou non changer la stratégie sur les vaccinations contre le Covid et s’il faut rétablir totalement, voire dépasser, la loi Fornero du côté des retraites, étant donné que Quota 102 expirera à la fin de l’année. Un automne et un hiver qui ne manquent pas de réchauffer ceux qui s’annoncent, bref, malgré les indications, parfois peu claires et, dans certains cas, contradictoires au sein des mêmes camps, qui parviennent aux Italiens dès la campagne électorale.

Les recettes sur les factures chères

Indépendamment des décisions qui seront prises le 9 septembre par le Conseil européen extraordinaire sur l’hypothèse d’un « price cap » du gaz, fortement proposée par Mario Draghi, et du contenu du nouveau décret d’aides, que le gouvernement sortant est en train de finaliser pour étendre et, si possible, renforcer le soutien accordé jusqu’ici aux ménages et aux entreprises pour amortir les effets des prix élevés de l’énergie et la ruée vers l’inflation, le prochain exécutif devra immédiatement tracer la route du côté de l’énergie. Et, en particulier, il devra établir les modalités de soutien des noyaux et des secteurs productifs à moyen terme si la crise énergétique devait perdurer. Pendant la campagne électorale, on a beaucoup parlé de la nécessité de s’attaquer immédiatement aux factures élevées, la quasi-totalité des forces politiques remettant en cause l’exécutif sortant, alors que les plans à moyen terme sont restés assez éloignés des projecteurs.

Le centre-droit, par exemple, dans son programme commun, est favorable au plafonnement du prix du gaz au niveau européen mais pas au niveau exclusivement national, comme le Parti démocrate, et met l’accent sur l’utilisation de la production d’énergie à travers la création de des centrales à la pointe de la technologie sans veto ni idées préconçues, évaluant également l’utilisation d’une énergie nucléaire propre et sûre. Mais les recettes ne coïncident pas complètement quand on regarde les programmes des différents partis, de la pression pour les allégements fiscaux au rejet des incinérateurs. Sous le titre « chère énergie » dans la proposition de la Lega, nous lisons : « Personne ne peut être laissé pour compte ou privé du droit de se déplacer ou de s’échauffer. La transition écologique se fera non seulement avec la minimisation des coûts environnementaux, mais aussi économiques et sociaux pour ceux qui ont moins d’opportunités ». Une indication assez générique, même si Matteo Salvini demande à Draghi un moratoire tous azimuts pour bloquer les hausses et insiste fortement sur le nucléaire de nouvelle génération.



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