La Grande-Bretagne et la France sont des alliées de longue date avec des économies remarquablement similaires. Pourtant, les deux pays partagent une fausse perception selon laquelle leur propre politique économique se situe à des kilomètres – ou à des kilomètres – de celle de l’autre côté de la Manche.

Dans la crise énergétique actuelle, cependant, la réponse des gouvernements français et britannique n’aurait pas pu être plus différente. Le gouvernement du président mondialiste Emmanuel Macron a opté pour une stratégie populiste, tandis que Boris Johnson a opté pour le manuel économique recommandé par le FMI.

Les deux pays sont confrontés au même choc – celui des prix de gros du gaz étant environ dix fois les niveaux normaux. La France est aidée par un important secteur nucléaire, qui fournit normalement 70 % de sa production d’électricité, mais beaucoup moins actuellement avec la moitié de ses réacteurs à l’arrêt. Le Royaume-Uni a l’avantage de ses réserves de gaz en mer du Nord, qui environ 40 % de la consommation l’année dernière. Dans l’ensemble, les importations nettes de gaz dans ROYAUME-UNI sont similaires à celui de France.

À Paris, la réponse à la crise de l’énergie a été une tentative concertée de trouver un grand tapis au Palais de l’Élysée et de balayer tous les problèmes en dessous. La politique dite de «bouclier tarifaire» du gouvernement Macron a plafonné les hausses des prix de l’électricité à 4% cette année et gelé les prix du gaz domestique. Pour protéger les consommateurs, il faut que les finances publiques supportent le coût de la hausse des prix de gros.

À Downing Street, en revanche, le gouvernement britannique a jusqu’à présent choisi l’option adulte d’exposer le problème et de le résoudre de manière transparente. Les hausses des prix de gros de l’énergie sont répercutées sur les consommateurs, bien qu’avec un certain décalage, les fournisseurs ne sont pas renfloués et chaque ménage a reçu une énorme incitation à économiser l’énergie.

Pour aider les ménages, le gouvernement a mis en place un ensemble de 37 milliards de livres sterling de soutien ciblé pour les personnes âgées et les plus pauvres avec des paiements forfaitaires pour tous afin de permettre le paiement des coûts énergétiques plus élevés. À juste titre, une petite partie de ce paquet a été financée par une taxe exceptionnelle sur les entreprises réalisant des bénéfices étonnamment importants grâce à leurs opérations en mer du Nord.

Bien que le paquet britannique soit compliqué, désordonné et entraîne une inflation beaucoup plus élevée, il est assez proche du Recommandation du FMI que les pays devraient laisser les prix augmenter et indemniser les utilisateurs d’énergie vulnérables pour leurs pertes. Dans l’ensemble, cela revient moins cher qu’un plafond tarifaire général, tout en étant transparent et en offrant les bonnes incitations.

Le problème est que si les économistes ont tendance à aimer la solution britannique, le public la déteste. Le gouvernement n’a reçu pratiquement aucun crédit pour le soutien qu’il a offert jusqu’à présent et la conversation nationale s’est centrée sur l’augmentation des factures plutôt que sur l’aide en cours.

La vérité est que les deux pays doivent maintenant apprendre l’un de l’autre. Les prix de détail de l’énergie ont déjà tellement augmenté au Royaume-Uni que les ménages n’ont plus besoin de raisons supplémentaires pour réduire leur consommation – les économies d’énergie se produiront de toute façon. Le ciblage des ménages pour le soutien par le revenu a également ses limites car il fournit beaucoup trop d’aide pour ceux qui vivent dans de petites maisons économes en énergie et trop peu pour ceux qui vivent dans de vieilles maisons à courant d’air (souvent sans faute de leur part). Une sorte de remise publique à la française sur les factures, temporaire mais conséquente, est désormais nécessaire.

Or, en France, les finances publiques sont beaucoup trop exposées aux prix de gros de l’énergie. Une trop grande partie du fardeau est imposée aux générations futures plutôt qu’aux consommateurs actuels, qui ne subissent que peu de pression supplémentaire pour limiter leur consommation de gaz et d’électricité. Les prix de détail doivent encore augmenter avec un soutien supplémentaire offert aux personnes vulnérables.

Les deux gouvernements auront du mal à quitter leurs positions actuelles pour fournir un soutien énergétique. Aussi difficile qu’il soit pour Macron et le prochain Premier ministre britannique de regarder à travers les eaux et d’en tirer des leçons, la solution à leurs problèmes énergétiques se trouve en partie de l’autre côté de la Manche.

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