Lyles fait le Bolt, Tamberi se donne la finale

Noah, à Lausanne, mesure 19 »54 au 200. Gimbo est 5e du haut (2,20) à six jours du mariage, mais arrache la passe pour Zurich comme Roberta Bruni, quatrième de l’enchère (4,60)

La Pontaise affiche complet avec 12 700 spectateurs. Cela n’était pas arrivé depuis 2012, lors de la course Usain Bolt et depuis 2015, lorsque le Jamaïcain a abandonné à la dernière minute. Le climat est presque parfait, avec 21-22 degrés. Le jour où l’athlétisme mondial se réjouit de la démission de l’hôpital du légendaire Cubain Alberto Juantorena, désormais en convalescence chez lui après avoir passé un mauvais moment à cause de graves problèmes pulmonaires, Lausanne respire l’air des grandes occasions. Mais après la Coupe du monde, les Jeux du Commonwealth, les Championnats d’Europe et les Championnats d’Amérique du Nord et des Caraïbes, la plupart des héros sont fatigués.

Gimbo flop

Prenez Gimbo Tamberi. La dernière course en tant que célibataire des Marches, qui épousera sa Chiara jeudi à Pesaro, est à oublier. Le nouveau champion continental ne dépasse pas la 5ème place avec un 2.20 qui n’y connaît rien. Gianmarco – également bien-aimé sur les rives du lac Léman – fait mouche du premier coup, à l’image de l’entrée 2.15. Puis pourtant, éprouvé par la difficile saison, à 2,24 il renonce. Cependant, ce n’est pas une grande soirée : les quatre premiers (Protsenko, Barshim, Harrison et Kerr) s’arrêtent là. Gianmarco touche néanmoins un but : aux 16 points déjà à sa dot, il en ajoute 4 et remporte la qualification pour la finale de la Diamond League à Zurich – remportée l’an dernier – avec le top prévu (dans le carré) le mercredi 7 septembre. «Je suis désolé pour cette contre-performance – dit-il – mais revenir après avoir remporté une épreuve importante est compliqué, surtout pour des gens comme moi qui adorent l’adrénaline. Personne n’est allé qui sait où. L’or de Monaco, après une année si difficile, m’a cependant convaincu que je pouvais encore beaucoup donner. Dirigez-vous maintenant vers la finale. Le mariage? Ce sera l’un des plus beaux jours de ma vie ». À propos du futur. World Athletics a officialisé hier le calendrier des Championnats du monde de Budapest 2023 (19-27 août), où le joueur d’Ancône ira à la chasse au seul titre mondial qui lui manque. Eh bien : la finale de la spécialité aura lieu le mardi 22 (celle du 100 m masculin le dimanche 20).

Bonne Roberta

Ni Osama Zoghlami, qui au 3000 m steeple, après le bronze européen, est 10e avec 8’25 »63, ni Nick Ponzio au poids, 7e avec 20.94, mais toujours en lice pour Zurich, ne décollent pas. Où, dans la vente aux enchères, il y aura Roberta Bruni (comme la déjà admise Elena Bellò dans le 800 et avec Fausto Desalu et Elena Vallortigara encore potentiellement en course dans le 200 et dans le haut). Le carabinier romain, après la 2e place du Golden Gala, réitère la 4e à Montecarlo avec un joli 4,60 et pourrait bien être satisfait.

Les grands

De nombreux protagonistes sont fatigués. Mais pas tous. A tel point qu’Athletissima 2022 offre une meilleure performance mondiale saisonnière, trois records du meeting et une série de résultats prestigieux. A commencer par le 19 »56 (+1,3 m/s) de Noah Lyles sur 200, son onzième succès de la saison sur la distance. Le champion du monde, au départ, est presque surpris par un Mike Norman sauvage. Puis pourtant, dans la ligne droite, c’est le cyclone habituel et les autres sont repartis avec des miettes. L’élève de Lance Brauman, sur un lâche, a dit qu’il en avait marre des comparaisons constantes avec Bolt. Mais continuer ainsi… Celui qui « risque » de ne pouvoir être confronté à personne, c’est Jakob Ingebrigtsen : inimitable. Le Norvégien de 21 ans prend la tête du 1500 après 900 mètres et avec une progression dévastatrice clôture en 3’29 »05, meilleur temps de l’année devant 3’29 »23 avec lequel Jake Wightman a remporté les championnats du monde d’Eugene. Les records de la rencontre sont féminins : 8’26″80 de la Burundaise Francine Niyonsaba sur 3000, 12″34 (-0,9) de la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn sur 100 haies (avec le champion et néoprimatiste Tobi Amusan à 11/100) et 52 »95 de l’inépuisable Néerlandaise Femke Bol au 400 haies, sa sixième fois en 2022 sous 53 ». Comme aussi le Jamaïcain Rasheed Broadbell dans le 110 haies, qui fait son entrée dans le club des -13″ (12″ 99) et, dans le triple, le Cubain de Rome Andy Diaz (17.67) et le super vénézuélien Yulimar Rojas (15.31). Déception dans le 100 féminin : Shelly-Ann Fraser abandonne à cause d’une gêne au biceps et Elaine Thompson sort à cause d’un faux départ : Aleia Hobbs s’impose en 10 »87.



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