Demi Lovato cuenta que, al componer ‘HOLY FVCK’, su nuevo álbum, «quería explorar la dicotomía entre las ideas y los sentimientos a los que todos nos enfrentamos: lo bueno y lo malo, lo divino y lo malo, la ira y el amour”. Sur ‘FEED’, l’avant-dernier morceau de l’album, Demi chante qu’il y a “deux loups en moi, et je décide lequel nourrir”. C’est le résumé de l’album, même si tout le monde n’y arrivera peut-être pas après 50 minutes de hard rock, de guitares et de cris chantés à tue-tête qui tombent comme des éclairs du ciel.
Dans ‘HOLY FVCK’ les multiples visages de Demi coexistent : la célèbre, la sexuelle, l’addict, la religieuse, la mature, la romantique, l’existentialiste, la « freak ». L’album est une bataille constante de pensées, certaines en colère et d’autres réfléchies, mais Demi parvient à les intégrer dans l’une de ses œuvres les plus cohérentes. ‘HOLY FVCK’ est rock de part en part, aussi sombre, mais son son est une évolution naturelle pour une artiste qui est apparue sur la couverture de son premier album tenant une guitare électrique. Plus de 10 ans plus tard, et avec son bagage de vie, Demi a une vision plus sombre de la vie, mais aussi plus sage.
Qui est le plus sage est aussi le plus libre, et Demi n’est rien d’autre que libre sur son nouvel album. Libre, par exemple, de commenter ouvertement la célébrité dans le premier « FREAK » dans lequel, avec la compagnie de YUNGBLUD, il compare la visibilité publique à être un « morceau de viande ». Libre d’admettre que la dépendance le hante toujours sur le single Hole-esque de ‘SKIN OF MY TEETH’, ou de décider de sa propre identité de genre sur ‘EAT ME’, ou de demander l’authenticité sur ‘SUBSTANCE’ parce qu’il sent le monde c’est trop artificiel. Libre, aussi, de comprendre qu’elle peut être “petite amie et sexiste”, tout à la fois, dans ‘HOLY FVCK’, sans que l’un n’exclue l’autre.
L’indépendance de Demi se traduit par un album qui, sauf miracle, ne produira pas de succès commerciaux, mais qui ne dilue pas non plus son discours. En ce sens, il convient de mentionner des références telles que le dernier album de Halsey ou même le deuxième de Kelly Clarkson mais, surtout, à des groupes comme Royal Blood, qui rappellent les guitares écrasantes de ‘FREAK’, ‘BONES’ ou ‘HEAVEN’. Demi flirte avec des sonorités plus douces, par exemple dans le pop-punk léger de ‘SUBSTANCE’, le plus proche de Paramore, ou dans la ballade mélodique finale ‘4 EVER 4 ME’, mais dans ‘HOLY FVCK’ les guitares et les batteries n’ont pas peur du tonnerre. En ce sens, la meilleure chanson de l’album est clairement ‘EAT ME’ avec Royal & the Serpent, un remontant comme peu d’autres signés par Demetria, dédié à son identité de personne non binaire.
Contrairement à Machine Gun Kelly ou Pale Waves, Demi parvient à s’approprier le son pop-rock de ‘HOLY FVCK’ grâce à ses cordes vocales. Parfois, elle devient trop histrionique, mais il ne fait aucun doute que sa voix ressemble à un gant avec ce genre de sons. De plus, ses paroles peuvent être aussi émouvantes qu’elles le sont sur “HAPPY ENDING”, où il se demande s’il passera toute sa vie à chercher une “fin heureuse” qui ne vient jamais car il retombe continuellement dans la dépression. Ou dans ‘DEAD FRIENDS’, où il traite du sentiment de culpabilité d’avoir survécu à une overdose alors que ses amis n’ont pas eu la même chance. Et bien que Demi explore l’obscurité de sa psyché à plusieurs reprises tout au long de l’album, elle ne tombe jamais tout à fait dans le désespoir. Dans le final, ‘4 EVER 4 ME’ livre une simple chanson d’amour.
Aussi cohérent soit-il, ‘HOLY FVCK’ fonctionnerait mieux avec une séquence plus courte : la première séquence ne s’arrête pas, qui comprend également le single épique ’29’, sur le goût de son ex pour les filles beaucoup plus jeunes que lui. A partir de ‘HOLY FVCK’, une série de compositions se succèdent qui reviennent au même sans offrir, musicalement, rien de particulièrement intéressant. Il y a un peu d’écho grunge (‘WASTED’) et de deux milles (‘FEED’) mais le sentiment laissé par ‘HOLY FVCK’, au final, est celui de l’indifférence. En ce sens, la variété de l’album précédent a joué totalement en sa faveur, mais que Demi livre un album aussi mesuré à ce stade de sa carrière ne peut être considéré que comme une bonne nouvelle.