La nature est de retour dans la littérature néerlandaise – et non sous la forme d’un doux lyrisme floral ou de la description de beaux itinéraires de randonnée. Dans les romans récents, la nature sauvage est aussi un lieu où il y a quelque chose à apprendre, où l’on peut acquérir des connaissances, qui en disent peut-être plus sur nous, les humains, que nous ne le pensions.
La nature est sa matière, disait Mariken Heitman, lauréate du prix de littérature Libris 2022 ce printemps avec son roman lune de ver. « En tant qu’écrivain, vous devez être capable de représenter dans quelque chose ce qui vit en vous, et cela pour moi, c’est la nature. Là, je trouve le matériel avec lequel je peux m’exprimer.
Idem pour le roman bleu profond profond de Nikki Dekker, où le premier écrivain développe généreusement ce que nous pourrions apprendre des créatures marines sur l’amour et l’identité. La bisexualité est-elle quelque chose de « non naturel » ? Eh bien, à quel point cela peut-il être contre nature si ce n’est en aucun cas exceptionnel parmi de nombreuses espèces animales? Le livre parle d’une jeune femme qui enquête sur son identité (sexuelle) et se présente comme un dossier de coupures de scènes et d’anecdotes, d’entrées de journal, d’extraits d’essais, de passages sur la culture pop.
Ce mélange crée des liens surprenants, qui créent un nouveau cadre de référence. Elles conduisent à la question principale du roman : où trouvons-nous nos exemples ? Comme lorsqu’il s’agit de la relation du personnage principal avec l’étudiante apathique et possessive Douwe, pour qui elle veut être un sauveur – à l’instar des personnages féminins des films populaires. Cette histoire est entrecoupée d’informations sur les animaux marins : « Les hippocampes sont monogames par nécessité absolue. Parce qu’ils sont de si mauvais nageurs, leur habitat est petit. Ensuite, lorsque vous trouvez un partenaire, il est préférable de rester avec lui pour toujours.
La prise de conscience s’impose : Douwe est un hippocampe.
Alexandre Nieuwenhuis, WinterthurVan Oorschot, 176 pages, 20 euros
Blague de Vliet, Quand les cerfs viennentQuerido, 176 pages, 20 euros
Marion Bruinenberg, Nouveau venuPodium, 352 pages, 22,50 euros