De BZ

« Est-ce vraiment une datte ou juste un vin amical ? » demande-t-elle un peu nerveusement alors que nous nous promenons dans le Simon-Dach-Kiez sous la pluie. « Voyons juste ce qui se passe », je suggère, et elle sourit.

Aujourd’hui, moi, le journaliste érotique, je veux vous parler de ma première rencontre avec une femme extrêmement intéressante, dans laquelle il n’y avait ni baiser ni sexe, et c’est peut-être pour cela que c’est le début d’une merveilleuse romance.

Nous nous sommes rencontrés de manière très peu romantique il y a quelques semaines dans le couloir. Elle avait emménagé dans le grenier deux étages au-dessus de moi. Après quelques boîtes aux lettres inoffensives en espéranto, nous nous sommes mis d’accord pour nous retrouver autour d’un verre en guise de bienvenue dans le quartier.

Maintenant, nous sommes assis devant un bar à Friedrichshain, buvant un spritzer au vin blanc et discutant.

J’en ai assez des petites affaires pour l’instant. Après mon jeûne sexuel il y a quelques semaines, j’ai décidé de chercher quelque chose de plus permanent. Et plus je me sens gêné, ce que bien sûr je ne veux pas que la dame ressente envers moi – du mieux que possible.

Je jette un coup d’œil désinvolte de temps en temps là où elle n’est définitivement pas. Et puis nos regards se croisent à nouveau. Mon regard erre sur ses lèvres pendant quelques secondes et plus profondément pendant quelques brefs instants.

Elle parle de son penchant pour le théâtre et la danse. Je lui parle de ma passion pour la musique, le cinéma et la littérature moderne. Il n’y a pas beaucoup de similitudes. Pourtant nos mots semblent se fasciner l’un l’autre. Il y a même un peu de magie dans l’air.

Nous commandons un second vin. Elle mentionne avec désinvolture qu’elle vit seule. Je signale également assez nonchalamment l’état de ma relation.

Nos chaussures se touchent sous la table. Puis encore et plus longtemps. Soi-disant accidentellement, dit-elle, alors que mon regard s’égare sur ses bottes pendant une fraction de seconde.

Il fait noir maintenant, la lumière des bougies vacille, du jazz doux joue en arrière-plan. Un cadre merveilleusement ringard pour un premier baiser, je pense. Mais le moment n’est pas encore venu. Peut-être plus tard.

Vers minuit, nous payons et revenons à pied. Silencieux cette fois. Mon cœur bat plus vite alors qu’elle lie mon bras. Je me sens un peu comme un adolescent. Tout simplement indescriptible ce soir.

Nous disons au revoir avec un bisou sur la joue. Ne précipitez rien, dites nos regards de nostalgie, je pense.

On se reverra la semaine prochaine. Au prochain verre de vin. Pour le deuxième rendez-vous…



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