“Les Pays-Bas ont bénéficié des” femmes de réconfort “dans les bordels forcés japonais”


La famille royale et l’État néerlandais ont bénéficié financièrement des soi-disant femmes de réconfort qui ont été forcées de travailler dans des bordels japonais aux Indes orientales néerlandaises entre 1942 et 1945. Cela conclut plateforme de recherche Follow the Money Samedi.

Le Japon a occupé plusieurs pays asiatiques avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans ces régions, il a institué un système de «femmes de réconfort»: les femmes étaient forcées d’avoir des relations sexuelles avec des soldats japonais dans des bordels. Selon le journaliste et auteur du livre Guerre à vie Griselda Molemans, quelque 500 000 femmes ont été soumises à cette pratique d’exploitation sexuelle dans 23 territoires occupés par le Japon entre 1933 et 1945. Le gouvernement japonais refuse toujours de s’excuser pour le système des « femmes de réconfort ».

La colonie néerlandaise des Indes orientales néerlandaises a également été occupée par le Japon en 1942. Quelque 350 000 soldats japonais y étaient stationnés jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un rapport de recherche néerlandais dans les années 1990 a montré qu’au moins 65 et probablement 350 femmes néerlandaises ont été victimes du système. Cette conclusion, écrit Follow the Money samedi, cache la vérité : un total d’au moins 70 000 femmes de toutes nationalités dans les Indes orientales néerlandaises ont été maltraitées dans des bordels forcés.

Financement de guerre

Sur la base d’un rapport jusqu’ici caché du service de renseignement militaire néerlandais NEFIS, qui existait pendant et après la Seconde Guerre mondiale, Follow the Money écrit que le Japon a financé la guerre avec l’argent gagné dans les bordels forcés. Une partie de l’argent gagné aurait été déposé dans des banques de guerre et les Pays-Bas en auraient également profité. Lorsque les banques de guerre japonaises ont été démantelées après 1945, la Nederlandsche Handel-Maatschappij, avec l’État néerlandais et la Maison royale comme principaux actionnaires, a reçu une part des bénéfices.

Une partie de ces revenus consistait en l’argent gagné dans les bordels forcés pendant la période d’occupation. Follow the Money estime que seulement au cours des trois derniers mois avant la capitulation japonaise, quelque 25,76 millions de florins ont été déposés des bordels sur les comptes des banques de guerre. Converti à l’heure actuelle, ce montant, indexé, s’élèverait à plus de 156,5 millions d’euros.

Les ministères de l’Économie et des Finances ne peuvent pas confirmer ces montants à Follow the Money. Finances : “Le ministère ne dispose pas des informations demandées.” Le ministère aurait “omis de vérifier ce qu’il est advenu de l’argent dudit bordel et qui aurait pu en avoir connaissance”.

Lisez également cette nécrologie par ‘fille de réconfort’ Jeanne Alida ‘Jan’ Ruff-O’Herne (1923-2019): Après cinquante ans de silence, elle a raconté son histoire



ttn-fr-33