Des manifestants prennent d’assaut le parlement irakien


Des centaines, voire des milliers de manifestants ont pris d’assaut le bâtiment du parlement irakien à Bagdad mercredi lors de la plus grande manifestation depuis les élections de l’année dernière. Cela a été rapporté par les agences de presse internationales mercredi. Des militants s’élèvent contre la nomination d’un ancien ministre pro-iranien comme candidat au poste de Premier ministre.

La plupart des manifestants sont des partisans de l’influent dirigeant chiite Muqtada al-Sadr. Son mouvement politique a remporté 73 sièges lors des élections de l’année dernière, ce qui en fait le plus grand parti du parlement qui compte 329 sièges. Pourtant, le pays attend depuis dix mois la nomination d’un nouveau Premier ministre et président. Après avoir échoué à former un gouvernement majoritaire, al-Sadr a retiré tous les membres de son parti du parlement le mois dernier.

Qu’un bloc politique pro-iranien ait mis Mohammed Shia al-Sudani, un rival chiite d’al-Sadr, en avant comme candidat au poste de Premier ministre cette semaine a jeté les critiques dans le mauvais sens. « Nous manifesterons jusqu’à ce que les politiciens corrompus et les alliances soutenues par l’Iran disparaissent », a déclaré un manifestant à l’agence de presse Reuters mercredi après-midi. Peu de temps après, lui et d’autres militants ont réussi à atteindre la soi-disant zone verte hautement sécurisée à Bagdad, où se trouvent les bureaux du gouvernement et les ambassades étrangères. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes, mais n’a pas pu les arrêter.

‘Soudanais, vas-y !’

Une fois à l’intérieur du bâtiment du Parlement, les manifestants ont marché sur des tables, agité des drapeaux irakiens et scandé : « Sudani, go ! » Il n’y avait pas de parlementaires dans l’édifice à l’époque. Mercredi soir, le Premier ministre par intérim Mustafa al-Kadhimi a appelé les manifestants à « garder calme et retenue » et a exigé que les manifestants se retirent immédiatement de la zone.

En attendant, il n’y a pas non plus d’accord sur la nomination d’un président. Depuis l’éviction du dictateur Saddam Hussein en 2003, le premier ministre est chiite, le président kurde et le président du parlement est sunnite. Mais les désaccords entre les partis kurdes entravent la sélection d’un président, qui doit finalement nommer un nouveau Premier ministre.

En 2016, les partisans d’al-Sadr ont pris d’assaut le Parlement de la même manière. Ils ont organisé un sit-in et exigé une réforme politique après que le Premier ministre Haidar al-Abadi a annoncé un remaniement de son cabinet.



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