Alors que le monde commente la 4ème saison de « Stranger Things », Movistar+ a partagé la 2ème et dernière saison du « Paraíso » espagnol. Si l’Américain parle de certains enfants des années 80, l’Espagnol parle de certains enfants des années 90. Si le premier est vite perçu comme une allégation d’amitié, l’Espagnol aussi. Si le premier a une composante magique, l’Espagnol aussi.

Si le premier a ‘ET’ et ‘The Goonies’ comme références, l’Espagnol regarde des choses comme ‘Blue Summer’. Si le premier utilise la musique de Kate Bush, l’espagnol puise surtout dans Mecano (Ana Torroja chante d’ailleurs le thème principal recommandable), aussi dans Alaska et Dinarama, dans les vinyles OBK, dans les affiches Héroes del Silencio.

Trop de coïncidences ? Trop, oui. Ce qui se passe, c’est que l’histoire qu’il nous raconte est beaucoup plus proche de nous que « Stranger Things », même avec ses bêtises. La ville où vivent les garçons, Almanzora, est similaire à celle où nous passons l’été car le tournage a été réalisé dans des endroits comme Benidorm, Jávea et d’autres villes d’Alicante. Les classes qu’ils fréquentent sont les nôtres. La nostalgie à laquelle ‘Paraíso’ fait appel est celle de ‘Je suis allé à l’EGB’ ou -mieux encore- du film ‘Las Niñas’. L’inspiration de l’intrigue dans l’affaire Alcàsser (3 filles qui disparaissent) est évidente. Iñaki Ardanaz ressemble beaucoup plus à notre père quand il était jeune qu’à Jim Hopper. Et vous avez sûrement une amie qui ressemble beaucoup plus à Patricia Iserte qu’à Eleven.

Bref, ‘Paraíso’ engage. Depuis que ça commence comme une série mystère Fabriqué en Espagne tapez ‘Missing’ ou ‘The Hunt’, pour devenir rapidement autre chose. Au final, c’est du bon divertissement estival ne serait-ce qu’à cause des clins d’œil à ‘Ghost’, ‘Los otros’, ‘Lost’, ‘Los sin nombre’… et bien d’autres fictions iconiques dans ses intrigues.

Cette deuxième saison qui s’est partagée cette année, la finale, démarre doucement. On apprécie qu’il ne s’agisse pas d’un esclave cliffhanger comme le stupide « Welcome to Eden », et nous rapproche ainsi des personnages que nous ne l’étions déjà. Quelqu’un peut l’abandonner, mais cela vaut la peine d’accéder aux 4 derniers chapitres (il y en a 15 au total, en ajoutant les 2 saisons) pour ce qu’ils ont de rapide, d’inattendu et même de poétique.

‘Paraíso’ est une défense de la famille, de la fraternité et de l’amitié, de notre espèce, particulièrement centrée sur cette dernière, comme on le voit dans sa scène finale, en tant qu’Antonio Mercero. Son créateur Fernando González Molina (« Palmeras en la nieve », « Fuga de cerebros »), qui a grandi avec « Los Gremlins » et « V », compte que son adolescence c’était compliqué et c’est pourquoi il y revient « pour le réinterpréter ou se venger ». Disons que ‘Paraíso’, grâce à sa composante magique, est une belle métaphore dans ce sens.

La nouvelle ‘Paraíso’, le ‘Stranger Things’ espagnol, n’est pas mal du tout vient de jenesaispop.com.



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