Pas de points de transfert, pas de voitures partagées et même pas d’application fonctionnelle pour commander une navette ou un scooter partagé. Oubliez la grande réforme des transports publics flamands. Officiellement, la ministre Lydia Peeters vise toujours le 1er juillet 2023, mais personne n’y croit vraiment.
La Flandre avait de grands projets pour les transports publics. En 2015, le gouvernement a pleinement approuvé le nouveau principe d’« accessibilité de base ». Désormais, la politique d’approvisionnement coûteuse de feu Steve Stevaert serait révolue, selon laquelle chaque Flamand devait avoir un arrêt de bus à au moins 750 mètres de sa porte d’entrée. Nous passerions à un système axé sur la demande, dans lequel les trajets de De Lijn à la campagne seraient annulés. En échange, des acteurs privés combleraient les lacunes avec des taxis, des camionnettes et toutes sortes de systèmes de partage.
Sept ans et deux échéances manquées plus tard, la révolution n’a toujours pas démarré. Même la dernière date proposée du 1er juillet 2023 n’est, sauf miracle, plus envisageable. De cette façon, cette législature devient une mesure pour rien. La ministre Lydia Peeters (Open Vld) ne cache pas que le délai est une toute dernière chance. Si nous ne l’obtenons pas, les élections de 2024 seront trop proches et la réforme sera pour plus tard. Aucun ministre ou maire ne veut être inondé de plaintes pour faire ses dents juste avant les élections.
Le dernier d’une série de revers est qu’aucun acteur privé n’est intéressé à proposer des voitures partagées via le système. “Un appel d’offres a été mis sur le marché auquel deux acteurs se sont initialement inscrits, mais malheureusement j’ai appris cette semaine qu’il n’y avait finalement plus personne”, a reconnu jeudi la ministre habilitée Lydia Peeters en commission mobilité. Les couverts peuvent être remis sur le marché. Aucun fournisseur n’a encore été trouvé pour les vélos partagés.
perte de face
Un autre lien crucial qui manque est le Mobility Center. Si tout se passe bien, vous réserverez bientôt vos trajets avec cette “compagnie de taxis” faîtière. Vous indiquez alors que vous souhaitez vous rendre de A à B, après quoi on vous indique les moyens de transport possibles et commandez en un clic (ou appel téléphonique). Pour mettre en place ce système, la Flandre s’est associée l’année dernière à la société privée germano-américaine Via – et non plus à De Lijn. Coût du contrat : 100 millions d’euros. C’est juste que les Américains ne semblent pas réussir à mettre leur système en place.
Il s’avère que les trajets de Cambio, Bluebike et d’autres sociétés partagées ne sont pas encore inclus dans l’application. C’est étrange, car ils ont des contrats avec le gouvernement. Peeters a donné l’ordre d’ajuster cela, mais sa confiance dans un bon résultat ne semble pas très élevée. Elle a décidé de réduire la période d’essai prévue de Via à la fin de cette année. Malgré les ententes précédentes, les autobus pour les étudiants et les personnes handicapées ne passeront pas par Via pour le moment être disposé. Le risque de perte de la face politique est trop grand.
La société germano-américaine est désormais la première à recevoir la commande d’organiser les trajets du belbus. Il reprend cette tâche de De Lijn. Ce n’est que lorsque cela se passe bien que leur gamme de tâches peut être élargie. Mais si le Mobility Center sera prêt pour tout et pour tous d’ici le 1er juillet 2023 ? “Je n’ai pas cette certitude aujourd’hui”, admet Peeters, bien qu’elle continue officiellement de viser cette date.
Point de non retour
Pour De Lijn, le 1er juillet 2022 était déjà le ‘point de non retour† D’ici là, la société devait avoir de la clarté, sinon elle ne serait pas en mesure d’achever la réforme à temps. Nous avons dépassé ce stade. Il est frappant de constater que le parti au pouvoir, le CD&V, plaide désormais également pour une réforme partielle, dans le cadre de laquelle De Lijn continue dans un premier temps à prendre en charge une partie du « transport sur mesure ». Avec cela, la réforme perd son fer de lance.
Certains libéraux pointent du doigt la frustration de l’administration, qui échouerait trop. « Nous avions tous placé nos espoirs dans la Direction de la Mobilité et des Travaux Publics. Mais là, on voit surtout l’incapacité”, a déclaré jeudi le député Marino Keulen (Open Vld) au parlement. Cependant, les politiciens devraient aussi se regarder. Par exemple, seulement une cinquantaine des 1.000 points de transfert entre train, bus, vélo… que la Flandre voulait avoir en main.
La révolution des transports publics a été perçue dès le début comme un tremplin vers la libéralisation, mais cela s’est avéré plus difficile que prévu. Normalement, tous les trajets De Lijn dans une région spécifique seraient mis sur le marché l’année prochaine – une exigence qu’Open Vld a incluse dans l’accord de coalition. Mais cela aussi est maintenant hors de propos. Pour la simple raison que le projet pilote causerait inutilement de nombreux problèmes supplémentaires.
Par exemple, le « big bang » des transports publics semble s’effondrer comme un pudding. Un échec qui compte de nombreux pères et mères, car l’impact du plan a été grossièrement sous-estimé dès le départ.
Pour l’opposition, il vaut mieux annuler la réforme. « Soit vous le faites bien, soit vous ne le faites pas. Sinon, vous ne faites que créer le chaos », déclare Jos D’Haese (PVDA).
Groen demande une enquête sur toutes les dépenses et le déploiement de personnel qui ont déjà eu lieu en vue de l’accessibilité de base. « Nous demandons à la Cour des comptes de dresser un état des lieux et d’analyser ce qui pourrait être mieux fait », déclare Stijn Bex (Groen). Aujourd’hui, les Verts vont déposer une motion en ce sens au Parlement flamand.