L’écart entre la rémunération des PDG de l’automobile par rapport à celle de leurs employés se creuse considérablement. Il faut préciser qu’il s’agit de salaires bruts avec une quotité fixe et une variable en fonction des résultats

Corrado Canali

12 juillet

-Milan

Ok, la comparaison sera impossible, mais les chiffres impliqués sont du texte. Si Adriano Olivetti, avec la vision novatrice qui a fait de lui l’un des managers les plus éclairés du siècle dernier, soutenait qu’aucun manager, pas même le plus haut gradé, ne devait gagner plus de dix fois le montant du salaire le plus bas de l’un de ses salariés. , son propos ne semble plus réaliste si on le replace dans le contexte actuel où la rémunération d’un manager est constituée du salaire de base et est presque toujours complétée par des parts variables telles que des primes liées aux résultats obtenus auxquelles s’ajoutent souvent des une mesure significative options sur actionsou des paquets d’actions, ou des indemnités de départ.

la croissance de l’écart

Il ne fait aucun doute que ces dernières années, la différence a atteint des niveaux véritablement exponentiels. Prenons l’exemple du salaire de Sergio Marchionne, le défunt manager qui a transformé Fiat d’un groupe italien à un acteur international comme FCA issu de la fusion avec les américains de Chrysler. Son dernier salaire était de 9,7 millions d’euros, soit 437 fois celui d’un métallurgiste. Un record qui appartient aujourd’hui au PDG de Stellantis Carlos Tavares, le PDG du groupe issu de la fusion entre FCA et PSA.

la rémunération des tavares

Bien que lié aux résultats exceptionnels obtenus, égaux à + 14 % de chiffre d’affaires, le cachet de 19,1 millions d’euros de Carlos Tavares en 2021 a suscité des critiques à l’égard du manager portugais tant de la part de l’Etat français avec une part de PSA que de l’association de les actionnaires au moment de sa nomination. Tavares est le mieux payé des managers automobiles européens puisqu’il prend le double du PDG du groupe Volkswagen Herbert Diess arrêté, si l’on peut dire, à 8 millions d’euros, mais aussi d’Ola Kallenius, le top manager de Mercedes qui gagne 5,9 millions d’euros. et Oliver Zipse, le PDG de BMW qui reçoit un total de 5,3 millions d’euros.

l’exception d’elon musk

Si le PDG du groupe Renault, l’Italien Luca de Meo, se contente de 4,7 millions d’euros, le même que son prédécesseur Carlos Ghons qui avait réduit son salaire de 30 % sous la pression de l’Etat français, principal actionnaire de la Régie. L’exception est le choix du PDG de Tesla, Elon Musk, considéré comme l’homme le plus riche du monde, mais qui a un salaire très minime, égal à seulement 23 760 dollars, bien qu’il ait clôturé 2021 avec un actif estimé à 270 milliards de dollars. en 2020. Un seuil limite devrait prévaloir.

les exigences de la france

Si les Français ont demandé plus de réglementation en Europe à cet égard, la Suisse a déjà interdit par la loi aussi bien les primes de bienvenue que les primes, ainsi que les compensations pour les rachats d’entreprises par des concurrents, depuis 2013. Comme pour dire que le sens de la limite devrait finalement prévaloir pour réduire l’écart entre ceux qui contribuent par leur travail au bien-être de l’entreprise, ne serait-ce que pour la part qui leur appartient. Ce ne sera pas facile, mais il est vrai que personne ne peut tout faire et même le dernier de la chaîne est utile à la cause, y compris les managers.





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