Les inoxydables Zaia et Fedriga aussi, donc la Ligue continue de s’envoler vers le Nord-Est

Zaia, toujours Zaia, très fortement Zaia. Les saisons politiques changent, la Ligue du Nord s’effondre à l’époque à 4% au crépuscule de la saison bossienne, puis entame l’ascension avec Matteo Salvini qui la fait voler jusqu’à 34% des Championnats d’Europe 2019 avant le nouveau plongeon post-Papeete. . Mais alors que le scénario national est sur les montagnes russes, celui de la Vénétie est aussi stable qu’une huile sur toile et voit Luca Zaïaprésident de la Région depuis 2010, occupent pour la énième fois la place d’honneur dans le consensus mesuré par le Governance Poll 2022 créé par Noto Sondaggi pour Il Sole 24 Ore.

Meilleur consensus dans le Nord-Est

Le résultat de cette édition, 70 % de citoyens qui se disent prêts à le revoter à la tête de la Vénétie, est un peu en dessous de 74 % l’an dernier, qui avait aussi été poussé par le pic historique de 76,8 % des suffrages recueillis à administrative de 2020. Mais nous sommes toujours à des niveaux record. Avec une faveur populaire qui a peu à peu désertifié le public de concurrents potentiels, internes et externes, et s’est montré indifférent non seulement aux phases politiques changeantes mais aussi à l’anxiété qui a sapé certaines batailles cruciales. Partant de la plus identitaire de toutes, cette autonomie de la Vénétie qui, dans les 1 716 jours qui se sont écoulés depuis le plébiscite référendaire du 22 octobre 2017, a engagé quatre gouvernements dans des discussions interminables sans toutefois pouvoir bouger du point de départ. Au point qu’une nouvelle fois un nouveau départ est attendu, avec le projet de loi-cadre que le ministre des Affaires régionales Mariastella Gelmini elle devrait conduire prochainement le Conseil des ministres à entamer l’élaboration des règles de base sur lesquelles greffer ensuite les accords avec les Régions. En Vénétie, la demande d’autonomie est une affaire sérieuse : elle reste sans réponse, mais Zaia continue de voler. Autre thème sympathique pour les politologues, qui peuvent désormais aussi s’engager pour la nette ascension de l’autre évêque de la Ligue gouvernante : Massimiliano Fedrigaprésident du Frioul-Vénétie Julienne, avec + 9 % par rapport à l’an dernier, déplaçant son prédécesseur à la tête de la conférence des Régions, la région Émilie-Romagne, de la deuxième place Stefano Bonaccini engagé à maintenir haut le drapeau du centre gauche avec une brillante troisième place (+ 5 % par rapport à il y a 12 mois).

Séparation de la Lombardie et de la Sicile

Avec ceux de Zaia, les succès de Fedriga, du moins en termes de consensus, contribuent à déplacer vers l’Est le centre de gravité d’une Ligue pragmatique et gouvernante qui s’est ostensiblement développée dans la gestion de la crise pandémique, par opposition à tout ce qui est voilé de certaines anti-restrictions et quelques dérapages no-vax alimentés par les Lombards engagés dans les institutions romaines. De passage à Milan, le président lombard Attilio Fontana continue de voyager en milieu de tableau, divisant l’électorat exactement en deux avec un résultat qui promet d’animer davantage les discussions au centre-droit aux prises avec les ambitions présidentielles de Letizia Moratti, l’actuel adjoint de Fontana. Un scénario similaire à celui que voit le président sortant en Sicile à l’autre bout du pays Nello Musumeci s’installer à 50% des voix exactement comme Fontana, alors que sa renomination continue de diviser le centre-droit dans une faille qui à Palerme voit les Frères d’Italie s’opposer aux autres alliés émeutiers.

Le centre gauche en bas

Au centre-gauche, derrière Bonaccini, l’hétérodoxe Vincenzo De Luca continue de briller, promu par la région de Campanie avec un solide 58% qui apparaît à la cinquième place lors de la nouvelle entrée de Roberto Ochiuto, président de force de la Calabre. Alors que les autres présidents Pd continuent de voyager dans les parties inférieures du classement, jusqu’à Nicolas Zingaretti qui ne semble pas avoir profité de la baisse des engagements nationaux au secrétariat du Parti démocrate et récolte un 37% qui le pousse à l’avant-dernière place, au-dessus du seul Molise Donat Toma avec ses 35 %.



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