Mercredi soir, la police a bouclé hermétiquement la commune néerlandaise d’Apeldoorn pour empêcher les agriculteurs manifestant sur des tracteurs d’avancer vers le poste de police d’Europaweg. Des militants précédemment arrêtés seraient en prison là-bas et ils aimeraient faire libérer les agriculteurs.
Le maire Ton Heerts a publié mercredi soir une ordonnance d’urgence pour une grande partie d’Apeldoorn afin de donner à la police plus de latitude pour agir contre les émeutiers et interdire les rassemblements. Les personnes qui ne partent pas après une demande peuvent être arrêtées par la police.
La sortie vers Apeldoorn de l’autoroute A1 a été fermée mercredi soir. Il y a eu un blocus policier sur la route provinciale N304, qui a également fermé l’Europaweg. Également à d’autres endroits dans et autour de la place, il y a de nombreux véhicules de police aux barrières.
Les manifestants ont atteint Kanaal Zuid à la périphérie d’Apeldoorn mercredi soir. La police y avait également mis en place un blocus. Les agriculteurs ont été invités à partir et plus d’une heure et demie plus tard, ils ont répondu. On ne sait pas s’ils rentreront également chez eux. Divers groupes de militants à bord de tracteurs ont tenté d’atteindre l’Europaweg par d’autres voies, mais se sont à chaque fois heurtés à une importante force de police.
A Geldermalsen, une centaine de tracteurs bloquent l’accès au centre de distribution Albert Heijn. En conséquence, aucun camion transportant des marchandises de la chaîne de supermarchés ne peut partir. Les images ci-dessous montrent comment les véhicules arrivent sur le site.
Un appel a été diffusé sur les réseaux sociaux pour fermer l’ensemble des Pays-Bas lundi. «Ruraux, c’est l’heure des grandes actions à partir du 4 juillet. Les Pays-Bas ont fermé, mais gardez-les bien rangés », lit-on dans divers groupes Telegram. Les agriculteurs demandent le blocage, entre autres, des aéroports de Schiphol et d’Eindhoven, des ports de Rotterdam, de tous les centres de distribution de nourriture et de tous les grands pollueurs des Pays-Bas.
Maison privée harcelée
Les agriculteurs néerlandais protestent depuis plusieurs semaines contre la politique du gouvernement néerlandais en matière d’azote. La ministre Christianne van der Wal est surtout à la tête de Jut, hier, sa maison privée a été attaquée par des agriculteurs en colère qui ont forcé un blocus policier. C’est pourquoi la municipalité de Harderwijk a également publié mercredi une ordonnance d’urgence, qui déclare le quartier où vit Van der Wal comme une zone interdite.
La raison de la protestation est un plan que le ministre de la Nature et de l’Azote a récemment envoyé à la Chambre des représentants. Selon elle, les émissions d’ammoniac provenant de l’agriculture doivent être réduites de 40 % en moyenne, afin que la nature ne soit plus surchargée. Selon les plans, pratiquement plus aucune émission ne peut avoir lieu dans les zones naturelles protégées, selon le ministre, une réduction de 70 % est nécessaire immédiatement. Selon elle, ce n’est qu’alors qu’il sera possible de réduire suffisamment la charge d’azote sur la nature.
Les provinces doivent établir des plans au cours de l’année à venir pour atteindre les objectifs. Surtout pour les éleveurs qui ont une entreprise dans ou juste à côté des aires protégées, il est très douteux qu’ils puissent y rester si les exigences du ministre sont maintenues.
Aussi en Flandre
Le problème de l’azote joue également un rôle en Flandre. Au début de cette année, le gouvernement flamand a conclu l’accord sur l’azote, qui stipule, entre autres, que 41 fermes avec un code rouge – les soi-disant “chargeurs de pointe” – doivent arrêter leurs activités d’ici 2025. Dans une première version en 2014, cette liste des “pic collecteurs d’impôts” comptait encore 135 entreprises, après les critiques elle a été réduite à 54 entreprises en 2015 et 41 entreprises sont restées dans le récent accord crocus du gouvernement flamand.
Néanmoins, l’accord sur l’azote continue de susciter de nombreuses résistances parmi les agriculteurs flamands. Le ministre flamand de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) a porté plainte la semaine dernière après des menaces lors d’une manifestation d’agriculteurs à Merksplas. Lors de cette manifestation, une poupée avait été accrochée à une potence avec l’inscription “Demir aan de noose”.
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