Macron soutient le Premier ministre Borne et s’engage à poursuivre les réformes


Le président français Emmanuel Macron a soutenu sa première ministre Élisabeth Borne pour qu’elle reste et s’est engagé à poursuivre les réformes prévues malgré la perte de la majorité absolue au parlement.

« Le Premier ministre a ma confiance pour mener à bien l’action du gouvernement pour notre pays », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse dans un entretien.

Macron tente de sauver son programme national de second mandat moins de deux mois après avoir été réélu, le premier président français à réaliser cet exploit en deux décennies. Son alliance politique centriste n’a alors remporté que 245 des 577 sièges à l’Assemblée nationale, la laissant bien en deçà du soutien nécessaire pour faire adopter des lois et augmentant le risque d’impasse.

Macron a déclaré qu’il avait demandé à Borne de sonder les autres partis politiques pour savoir s’ils rejoindraient une alliance gouvernementale à plus long terme ou collaboreraient au cas par cas sur des projets de loi. Borne demandera également aux législateurs leurs positions concernant un vote de confiance pour son nouveau cabinet, qui est attendu le 5 juillet, et le vote clé du budget à l’automne.

La base des pourparlers sera toujours la plate-forme sur laquelle Macron a couru, bien qu’il ait déclaré qu’elle pourrait « être modifiée ou enrichie » tant qu’elle n’entraînerait pas une augmentation des impôts ou une dette supplémentaire.

Les promesses électorales de Macron comprenaient des réformes favorables aux entreprises telles que la réduction des impôts sur les entreprises et le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 64 ou 65 ans, tout en faisant davantage pour la transition vers l’énergie verte et la lutte contre le changement climatique.

Borne soumettra également un nouveau cabinet à Macron d’ici début juillet.

Les analystes ont déclaré que forger un consensus ne serait pas facile car la France est moins habituée aux compromis parlementaires ou à la formation de coalitions que d’autres pays européens. Les partis d’opposition ont également tous les yeux rivés sur 2027, lorsque Macron ne pourra plus se représenter à la présidence.

Même les Républicains de centre-droit, qui partagent de nombreuses positions similaires à l’alliance de Macron, jouent dur alors qu’ils cherchent à assurer leur survie politique. Ils détiennent 61 sièges à l’Assemblée, ce sera donc un bloc tournant crucial.

Olivier Marleix, qui dirige la délégation parlementaire LR, a déclaré au Journal du Dimanche que le pouvoir était désormais passé du président au parlement, ce qui obligeait Macron à abandonner ses méthodes descendantes habituelles. Se jurant d’être « responsable », il a dit de LR : « Nous voulons travailler pour le compte des Français, pas être une béquille pour le gouvernement. »

Macron a exclu de travailler avec le parti d’extrême gauche France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen. Les deux partis ont remporté un nombre sans précédent de sièges et sont en lice pour les postes clés de l’assemblée.

« Je n’assimile pas ces deux extrêmes, mais compte tenu de leurs positions et de la façon dont ils les expriment. . . ce ne sont pas des partis au pouvoir », a déclaré Macron à l’AFP.



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