Encore nostalgie : le grand retour en live de Delafé et Las Flores Azules


« Ah, la nostalgie. Encore de la nostalgie », disait ‘Mixtape’, cette chanson improbable de Delafé avec La Bien Querida. Au premier concert de Cycle supplémentaire de Tomavistasqui offrira un double programme tous les soirs à Madrid d’ici au 1er juillet, Delafé et Las Flores Azules ont célébré -sans «Facto»- le 20e anniversaire de leur formation, avec Delaporte comme quelque chose de plus qu’une «première partie».

La particularité de « Las Flores Azules », c’était avant tout un appel à la nostalgie pure et simple, profitant du fait que les chansons du groupe étaient déjà nostalgiques avant même d’être commercialisées. Des choses comme ‘Mar el poder del mar’ -avec son phrasé « Je ressens la même chose pour toi »- et ‘Janvier sur la plage’ -avec sa référence à la côte catalane et au Tour de France- fonctionnaient à l’époque en raison de leur caractère contemplatif. Pour la façon dont ils sont venus nous voir pour regarder le paysage derrière la fenêtre d’un voyage décisif. maintenant nous les appellerions intense avec un certain ton condescendant, mais la vérité est qu’ils sont devenus viraux dans les années 2000 en tant que dormeur et conservent leur charme même aujourd’hui revisité, peut-être parce qu’une nouvelle génération a mis en garde contre la nécessité d’extérioriser les émotions et les sentiments, aussi ringards qu’ils puissent paraître.

Delafé y las Flores Azules les présente avec un groupe de 7 personnes, dont 3 musiciens de cuivre (« Las Trumpetas de la Muerte »), avec un son parfait et le dévouement du public même à des compositions qui semblaient oubliées comme ‘1984’ ou ‘ La plus belle chose du monde’, de différentes scènes et formations du groupe.

Les danses aux allures de moonwalk d’Oscar D’aniello et son dévouement constant sont toujours là, l’ensemble du groupe reste très beau, conservant l’énergie d’antan et donc la transmettant au public. A cela s’ajoute le retour d’Helena Miquel, apportant tout son charme avec un brilli-brilli et un tutu à ce qui fut le premier concert de Delafé à Madrid en 7 ans. Sa voix est aiguë et apparemment faible, mais elle sonne fort et clair, clé à de nombreux moments du spectacle, comme on le voit dans les premières minutes de ‘Como loco’ et ‘La Juani’.

Une voix qui était sur le point de lui jouer des tours, car à la fin de ‘Intento’ il a eu la gentillesse de se noyer dans une quinte de toux, que le groupe a décidé de ne pas cacher mais de raconter dans un « minute par minute » angoissant que le public encouragé avec générosité. « Comment vous sentez-vous, de 0 à 10 ? », lui a demandé Oscar dans un micro ouvert. « A 5 », répondit honnêtement Helena à mi-parcours du concert.

Au final, Helena est revenue surtout après la coupe obligatoire pour les rappels. Ils ont de nouveau interprété ‘Intento’ pour se venger, bien que les dégâts c’était déjà fait : Delafé et Las Flores Azules avaient offert un beau et tendre concert, qui nous rappelait que le groupe n’avait jamais affronté des termes comme bon enfant, réconfortant, joli ou ringard. Et le fait est qu’il y a tellement de moments enfantins dans le répertoire de Delafé, comme ‘La primavera’, comme des productions qui sonnent maintenant mieux lorsqu’elles sont adaptées en direct que lorsqu’elles étaient en studio. Quelque chose qui a sûrement quelque chose à voir avec le fait que ‘HERE NOW’, sa nouvelle chanson cette année, peut déjà figurer parmi les meilleurs de sa setlist. 8.5.



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