Les voyageurs à Schiphol ne connaîtront-ils plus jamais un tel chaos avec leurs valises qu’à l’été de l’année dernière ? Roos Rahimi et Michel van de Stolpe n’osent pas le garantir. Mais la convention collective de travail qu’ils ont conclue ensemble pour les trois mille employés de l’aéroport qui travaillent dans les six sociétés indépendantes de traitement des bagages doit être une première étape.

Rahimi a négocié au nom du syndicat FNV Aviation, Van de Stolpe au nom de l’Association des employeurs Passenger and Baggage Handling Aviation (WPBL). Il est également directeur des ressources humaines chez Swissport, l’une des plus grandes sociétés de manutention aux Pays-Bas. Les manutentionnaires et les syndicats discutent depuis vingt ans d’une convention collective de travail sectorielle qui devrait apporter plus de tranquillité d’esprit et de sécurité aux bagagistes relativement peu rémunérés.

Ces dernières années, la concurrence s’est intensifiée entre les sociétés de manutention à Schiphol et les petits aéroports régionaux des Pays-Bas. Six handlers indépendants sont désormais actifs à l’aéroport d’Amsterdam. De plus, KLM possède sa propre compagnie de bagages. Ailleurs en Europe, les aéroports ne comptent que deux ou trois assistants.

Ces dernières années, les sept prestataires de services de Schiphol ont principalement tenté de voler les clients les uns des autres, les compagnies aériennes, en rabougrissant avec les tarifs. Pour les compagnies aériennes, cela a fait de Schiphol l’un des aéroports les moins chers d’Europe. « Schiphol veut rester un hub attractif, mais cela ne doit plus se faire au détriment des salariés », déclare Roos Rahimi. « La bataille était sur le dos du personnel. » La FNV a longtemps qualifié cette évolution de « course vers le bas ».

La WPBL reconnaît également dans une déclaration commune avec la FNV que la concurrence féroce entre les entreprises de bagages s’est faite au détriment des conditions d’emploi des employés. „Une convention collective de travail sectorielle, généralement contraignante, basée sur ce résultat mettra fin à la course vers le bas et des règles du jeu plus équitables entre les fournisseurs », déclarent les négociateurs. Dans le passé, les manutentionnaires se retrouvaient parfois dans la cafétéria d’une entreprise concurrente pour recruter du personnel lorsqu’ils décrochaient une nouvelle commande.

Les employeurs et les employés ont maintenant convenu, entre autres, que tous les employés recevront une augmentation de salaire moyenne de 7,5 %. De nombreux employés qui gagnent maintenant juste au-dessus du salaire minimum gagneront plus de 30 % au cours des trois prochaines années. Des accords ont également été conclus sur la sécurité des revenus, les horaires de travail irréguliers et le «travail sain et vital» jusqu’à l’âge légal de la retraite. La convention collective de travail a une durée de trois ans et doit prendre effet à partir du 1er juillet 2022.

« Cela rend le travail pour une entreprise de manutention à Schiphol et dans d’autres aéroports néerlandais beaucoup plus attrayant », déclare Van de Stolpe. Il pointe la pénurie sur le marché du travail. Son employeur Swiss-port a actuellement deux cents postes vacants ; L’entreprise emploie huit cents personnes aux Pays-Bas.

La convention collective de travail a été conclue par six sociétés d’assistance indépendantes : Aviapartner, Axxicom, dnata, Menzies Aviation, Swissport et Viggo. Les bagagistes de KLM sont couverts par le contrat de travail de la compagnie aérienne. Ensemble, les six espèrent avoir une position plus forte vis-à-vis des compagnies aériennes et du groupe Schiphol. En ce qui concerne FNV et WPBL, la société aéroportuaire devrait fixer des «exigences de localisation» pour les nouveaux arrivants qui souhaitent également devenir actifs à Schiphol.

Selon les deux, le ministère de l’Infrastructure et de la Gestion de l’Eau pourrait également faire plus pour améliorer les conditions de travail des employés des aéroports. A la fin de l’année dernière, cependant, la ministre de l’époque, Barbara Visser (Infrastructure et gestion de l’eau, VVD) était réticente. Elle estime que les entreprises elles-mêmes devraient d’abord prendre des mesures. La convention collective de travail de branche est une première étape.



ttn-fr-33