Atteindre l’objectif d’azote avec un rachat ciblé des agriculteurs coûte moitié moins cher

Le cabinet peut résoudre la crise de l’azote pour la moitié de l’argent actuellement disponible. En rachetant cinq mille agriculteurs proches de réserves naturelles vulnérables pour 13 milliards d’euros, le gouvernement atteindra ses objectifs en matière d’azote d’un seul coup. Cela ressort de documents internes du ministère des Finances qui CNRC a vu.

C’est la première fois que des fonctionnaires tentent ce calcul, qui montre ce qu’il en coûterait si le gouvernement rachetait les agriculteurs uniquement pour réduire les émissions d’azote. Les responsables des finances, en consultation avec des collègues de l’Agriculture, de la Nature et de la Qualité des aliments, ont calculé comment les fermes et leurs terres pourraient être achetées le plus efficacement.

La méthode de recherche est simple : les élevages qui émettent le plus d’azote et dont les animaux coûtent le moins cher sont rachetés en priorité. Dans le calcul des Finances, il apparaît que la crise de l’azote peut être résolue en achetant les 10 % les plus gros émetteurs à l’agriculture. Les autres entreprises agricoles n’ont pas à procéder à des ajustements (techniques). L’accord de coalition stipule que d’ici 2030, 74 % de la nature néerlandaise vulnérable ne pourra plus se détériorer en raison des émissions d’azote.

Le rachat des agriculteurs est très sensible dans le secteur lui-même et politiquement, et rencontre beaucoup de résistance. Il y a deux semaines, les ministres Christianne van der Wal (Nature et Azote, VVD) et Henk Staghouwer (Agriculture, ChristenUnie) ont annoncé la quantité d’émissions à réduire par province. Les agriculteurs craignent ce défrichement de la campagne. Ils estiment que l’accent est trop mis sur le rachat d’entreprises et que d’autres solutions sont ignorées, comme les aménagements techniques des étables ou la diminution du nombre d’animaux à l’hectare.

Diviser par deux le secteur avicole

Si le plan envisagé par les Finances devenait réalité, les conséquences pour la filière avicole seraient les plus importantes : elle serait divisée par deux. Un quart des élevages porcins serait racheté.

Il est frappant de constater que seule une fraction des exploitations laitières est touchée. Les acheter est relativement cher, selon les chiffres des Finances, car ils possèdent beaucoup de terres. Les responsables supposent un prix foncier de 60 000 euros par hectare. Le prix moyen l’an dernier était de 67 000 euros.

Selon les calculs, le rachat d’entreprises proches des réserves naturelles vulnérables de la Gueldre serait très efficace pour réduire les émissions d’azote. Cela signifie que dans “de grandes parties de la Gelderse Vallei, l’agriculture est complètement rachetée”. Dans le Brabant oriental aussi, il ne pouvait subsister que peu d’agriculture.

Le ministère des Finances a également examiné ce qui se passerait si les difficultés de la restructuration se répartissaient sur l’ensemble du secteur. Pour chaque ferme appartenant aux 10 % de plus grands émetteurs (environ 5 000) qui ne disparaît pas complètement, 27 autres fermes doivent être rachetées. En d’autres termes : les plus grands émetteurs provoquent 27 fois plus de précipitations d’azote qu’une entreprise agricole moyenne.

Calculer le rachat est une chose, l’exécution en est une autre. Jusqu’à présent, le gouvernement a surtout vécu à quel point c’est difficile. Par exemple, le résultat d’un programme de rachat d’éleveurs de porcs a été décevant : sur les 430 entreprises qui se sont inscrites, 278 ont finalement arrêté, et la réduction d’azote a été de deux tiers inférieure aux attentes.

Chez les ‘peak loaders’, agriculteurs qui émettent beaucoup d’azote et qui sont proches des réserves naturelles, il y a aussi peu d’incitations à s’arrêter pour l’instant. Un régime payé par le gouvernement que les provinces proposent depuis novembre 2020 n’a guère fait signer les agriculteurs. Pas un seul agriculteur ne s’est arrêté dans les “points chauds d’azote” du Brabant du Nord et de la Gueldre, selon les provinces. Le programme prendra fin en septembre prochain.

Le successeur de ce règlement est disponible pour consultation à Bruxelles. Selon le ministre Van der Wal, ce nouvel arrangement deviendrait « extrêmement attrayant » ; plus les agriculteurs signalent rapidement, plus leur rémunération est généreuse. Cependant, il n’est pas clair si cela est autorisé par les règles européennes. S’il n’est pas autorisé, le régime devra retourner à l’état de projet et le rachat des agriculteurs sera retardé – alors que le ministre veut faire vite.

Un porte-parole des Finances confirme que les responsables des Finances travaillent sur des chiffres et souligne que la version finale sera publiée vers l’été.

Résistance paysanne page 4-6



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