Macron fait face à une bataille pour conserver le contrôle du Parlement français


Les électeurs français ont voté dimanche lors du deuxième et dernier tour des élections législatives qui pourraient voir le président Emmanuel Macron perdre le contrôle de l’Assemblée nationale et faire face à une opposition de gauche renaissante susceptible de contraindre son programme réformiste.

Un Sondage Ipsos publié vendredi donnait à l’alliance Ensemble (Ensemble) des partis centristes de Macron entre 265 et 305 sièges à l’assemblée, contre 140 à 180 pour la coalition gauche-verte dite Nupes — la Nouvelle Union populaire écologique et sociale — réunie par l’extrême gauche homme politique Jean-Luc Mélenchon.

Un parti ou une alliance doit remporter 289 sièges sur l’assemblée de 577 sièges pour une majorité droite, et si Macron échoue, il devra peut-être demander le soutien des conservateurs Les Républicains (LR) pour adopter une législation, y compris son plan d’augmentation de la l’âge officiel de la retraite de 62 à 65 ans dans le cadre d’une réforme du coûteux système de retraite de l’État.

La campagne pour les législatives a été marquée par l’apathie des électeurs – plus de la moitié n’ont pas voté au premier tour – et les échanges d’insultes entre Macron et ses ministres d’un côté et ses challengers de gauche de l’autre.

Macron a mis en garde contre le désordre et l’impasse si Mélenchon prend le contrôle de l’Assemblée, tandis que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a qualifié le politicien de gauche vétéran de « sinistre agitateur » qui ruinerait la France. Mélenchon et son équipe ont riposté, accusant le gouvernement d’abriter des plans secrets pour augmenter la TVA.

« Le vrai chaos, c’est Macron », a déclaré Mélenchon.

Plusieurs ministres candidats aux élections risquent de perdre leur siège – dont Clément Beaune, ministre de l’Europe et confident de Macron – et s’ils perdent, ils devront renoncer à leurs fonctions ministérielles conformément aux directives fixées par le président.

Dans une circonscription de l’île antillaise de Guadeloupe, où le vote a lieu plus tôt qu’en France métropolitaine, Justine Bénin, ministre déléguée à la mer, a déjà été battue par le candidat de gauche Christian Baptiste.

Le parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen, qui a été battu en avril par Macron à l’élection présidentielle, s’est bien comporté au premier tour du scrutin le week-end dernier et devrait remporter 20 à 50 sièges, contre seulement huit en arrière. 2017.

Le LR, qui avait remporté 112 sièges il y a cinq ans et qui avait été la principale opposition à l’Assemblée nationale sortante, a perdu des appuis et devrait remporter 60 à 80 sièges, selon le sondage Ipsos.

En gagnant en avril, Macron est devenu le premier président français en deux décennies à obtenir un second mandat, mais il règne sur un pays de plus en plus mécontent et polarisé dans lequel près de 60 % des électeurs ont choisi un candidat d’extrême droite ou d’extrême gauche en le premier tour de l’élection présidentielle.



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