La Banque centrale européenne intervient pour contenir la hausse des taux d’intérêt sur la dette publique de l’Italie et d’autres pays vulnérables de la zone euro. Cela peut être composé d’une déclaration que le conseil d’administration de la BCE a publié mercredi après une réunion d’urgence prévue.

La BCE se prépare à racheter de manière ciblée les obligations d’État des pays de la zone euro faibles. Avec cela, la banque centrale veut baisser les taux d’intérêt sur les obligations d’État de ces pays. Les taux d’intérêt sur les marchés financiers ont augmenté depuis la réunion ordinaire de la BCE jeudi dernier. À l’époque, la BCE avait annoncé une large hausse des taux d’intérêt pour faire face à la flambée de l’inflation. Maintenant, elle doit à nouveau corriger partiellement cette décision.

Les taux d’intérêt sur la dette publique des pays vulnérables augmentent plus rapidement que ceux de, disons, l’Allemagne et les Pays-Bas. Le différentiel de taux d’intérêt entre l’Allemagne et l’Italie, ce que l’on appelle se propager, était inférieur à 2 points de pourcentage avant jeudi dernier, puis est passé à 2,5 points de pourcentage mardi après-midi. Mercredi, lorsqu’il a été annoncé que la BCE tiendrait des pourparlers d’urgence, l’écart de taux d’intérêt est retombé à 2,2 points de pourcentage.

L’élargissement des spreads a été un indicateur de stress clé lors de la crise de l’euro (2011-2012), lorsque les investisseurs ont remis en question la survie de l’euro. Au plus fort de la crise de l’euro, les écarts étaient supérieurs à 5 %.

Fragmentation

Même si une crise de l’euro n’est pas imminente cette fois, la BCE reste inquiète : si les écarts de taux d’intérêt du marché sont trop importants, il sera de plus en plus difficile de mener efficacement une politique monétaire unique à travers la zone euro.

Selon les termes du Conseil des gouverneurs de la BCE, la « fragmentation » dans la zone euro doit être évitée. Concrètement, la BCE veut remplacer les obligations d’État des pays de la zone euro, qu’elle a achetées pendant la pandémie de corona et qui arrivent à expiration, par des emprunts italiens ou d’autres pays du sud de l’Europe. Par exemple, les intérêts sur ces prêts doivent être spécifiquement déprimés.

Des préparatifs sont également en cours pour un nouveau programme d’achat, uniquement destiné aux pays dont les spreads s’écartent trop. La BCE parle d’un « nouvel outil anti-fragmentation ». Incidemment, la BCE laisse en suspens les niveaux d’écarts de taux d’intérêt qu’elle juge acceptables.

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