Sommes-nous prêts pour un golf d’été?
Van Ranst : « Au Portugal, en Suisse et dans d’autres pays européens, les variantes d’omikron BA.4 et BA.5 sont en augmentation. C’est pourquoi nous prévoyons une vague de ces variantes en été. Pour l’instant, il n’y a que de faibles augmentations en pourcentage en Belgique. Nous espérons donc qu’elle pourra rester une vague estivale. Certes avec la couverture vaccinale et l’immunité actuelles, nous pensons que cette vague sera plutôt limitée. Cela ne signifie pas que nous ne devrions pas nous en soucier. En attendant, nous savons qu’il faut rester attentif, qu’il faut aérer les espaces intérieurs et qu’il faut pouvoir agir rapidement avec des mesures.
« Les festivals et les voyages à l’étranger vont sans doute accélérer un peu la vague, mais ce n’est absolument pas une raison pour ne pas partir en vacances ou au pré. Comme pour tous les virus, les souches virales sont mélangées lorsque des personnes de différents pays font des allers-retours. Par exemple, les touristes apportent BA.4 et BA.5 dans notre pays et nous les emmenons ailleurs, ce qui est tout à fait normal.
Il ne faut pas avoir peur d’un nouveau pic ?
“Il n’y a absolument aucune raison d’avoir peur ou de paniquer. Les scientifiques doivent rester vigilants et préparer des plans au cas où les choses tourneraient mal. Pour le moment, les mesures lourdes pendant ou après l’été ne me semblent pas être un problème. Il y aura bien sûr de nouvelles variantes. Il est imprévisible quand ils apparaîtront exactement, mais je suppose que nous identifierons une nouvelle variante de virus d’ici un mois ou deux. Après la vague de BA.4 et BA.5, ils provoqueront une autre vague. Espérons que ces vagues auront de moins en moins d’impact à chaque fois.
Les Pays-Bas ont présenté leur vision à long terme. En quoi diffère-t-elle de la politique belge ?
«Aux Pays-Bas, ils se concentrent moins sur la ventilation des espaces intérieurs et leur capacité de soins intensifs diffère également, mais sinon, le plan est comparable à notre baromètre corona. Ce baromètre vaut aussi sur le long terme, avec des vaccinations, une politique de dépistage et des mesures claires. Dès le début, l’équipe belge d’experts corona GEMS comprenait des scientifiques de toutes sortes de secteurs : psychologues, sociologues, experts de l’auto-immunité, économistes… Jusqu’à présent, cet équilibre n’était pas trouvé aux Pays-Bas. Avec une nouvelle équipe d’impact social, les Pays-Bas les ont enfin reconnus. Chez nous, les plans étaient toujours élaborés avec l’apport des différents secteurs. Je pense par exemple au secteur culturel et au secteur de la restauration, qui ont assuré la sécurité dès le premier jour de manière très responsable avec les groupes d’experts.
Les hôpitaux et les écoles ont été durement touchés à chaque vague. Quelles sont les solutions pour eux ?
« Un hôpital spécial Covid-19 n’est pas faisable en pratique : il n’y a pas que des hôpitaux vides, mais surtout il n’y a pas assez de personnel disponible. Afin de développer une véritable vision à long terme, la capacité du personnel soignant doit être augmentée. Le métier de soignant doit devenir plus attractif, plus de personnes doivent commencer, mais elles doivent aussi rester plus longtemps. C’est un travail de plusieurs années. Il est encore trop tôt pour que les écoles fassent des prévisions pour septembre. Heureusement, nous avons un baromètre pour que les écoles sachent quelles mesures peuvent être prises et quand. En attendant, ils aèrent déjà les salles de classe bien mieux qu’avant et ils savent quoi faire en cas d’épidémie. Par rapport à nos pays voisins, les écoles belges étaient les moins susceptibles de fermer complètement dans le passé. »