Le retour de la musique hollandaise : « La chanson anglaise n’aura plus jamais le même impact »

C’était inévitable pendant les MIA : un nombre impressionnant d’artistes et de chansons néerlandophones ont été primés, alors que dans le passé, la musique principalement anglophone et francophone était récompensée. Notre langue était également représentée au Concours Eurovision de la chanson, grâce à la participation néerlandaise S10. C’est clair : la musique néerlandaise est de retour. Comment est-ce arrivé? Sam Jaspers, co-fondateur du hit-parade flamand officiel Ultratop, explique : « Je pense qu’il y a toujours eu un besoin de chansons hollandaises, mais l’offre n’y était pas toujours adaptée. »

Bien que cela n’ait certainement pas toujours été le cas. « Dans les années 1990, la télévision a apporté une énorme contribution à la musique flamande avec des programmes comme ‘Tien Om Te Zien’. Plus tard, il n’y a pas eu d’opportunités pour les artistes de ce genre pendant longtemps. De plus, l’industrie musicale a connu une énorme crise dans les années 2000 à cause du téléchargement illégal. Les budgets investis ont fortement chuté, entraînant une baisse de la qualité », explique Jaspers.

Mais quelque chose s’est produit qui a ravivé la flamme de la musique hollandaise. « Soudain, beaucoup de succès des Pays-Bas sont passés par ici. Ces chansons ont eu du succès, à la suite de quoi des artistes flamands ont commencé à faire des chansons dans la même direction. Prenez Suzan et Freek par exemple. Ils ont percé il y a trois ans et marquent maintenant coup après coup. En Flandre, nous voyons que Metejoor adopte ce style avec ses chansons calmes et sa musique a également du succès.

Selon Jaspers, une chanson néerlandaise peut avoir autant de succès qu’une chanson anglaise. Tant que c’est assez qualitatif. « Je pense que la qualité s’est améliorée. Les chansons font leur chemin et les stations de radio les diffusent plus souvent. Cela donne également une chance à des artistes similaires plus rapidement. Jaspers pense que les jeunes s’intéressent moins aux autres langues qu’autrefois et que les radios ont peur de perdre des auditeurs et jouent donc la sécurité avec la musique anglaise et néerlandaise. « De nos jours, il est difficile de marquer dans une autre langue, alors qu’il y a tellement de tubes qui attendent à l’étranger. Si ces bonnes chansons ne nous parviennent plus, vous pouvez toujours les reprendre en néerlandais et en faire un succès ici.

Quel est alors le pouvoir d’une chanson hollandaise ? « Dans les chansons dans d’autres langues, le texte m’échappe souvent complètement », explique Jaspers. « Je ne l’écoute pas attentivement. » Il trouve la langue moins importante pour les chansons dans d’autres langues. « C’est différent avec la musique néerlandophone : les paroles vous poussent à contre-courant, parce que c’est votre propre langue. Vous ne pouvez pas le manquer, vous entendez donc plus rapidement la différence entre un texte fort et intellectuel ou des vers au caramel. Les auditeurs se sentent interpellés ou se reconnaissent dans les chansons qui marquent désormais. Pour la plupart une chanson anglaise n’aura jamais le même effet. La musique néerlandaise a le vent en poupe », conclut Jaspers. « L’auditeur et les médias y sont ouverts. Ce n’est plus le cas depuis longtemps. Les maisons de disques attirent de plus en plus d’artistes qui chantent dans leur propre langue et c’est ainsi que la balle commence à rouler. »

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