Un précieux contexte urbain riche en histoire accueille le Festival de l’économie de Trente, qui en est à sa dix-septième édition : palais, monuments, églises, musées racontent le passé de la ville, devenue célèbre pour le Conseil et gouvernée pendant sept cents ans par le princes évêques. En raison de la position stratégique entre l’Europe du Nord et du Sud, déjà au XIe siècle, les évêques de Trente et de Bressanone étaient investis du pouvoir temporel en tant que “princes du Saint Empire Romain”. Lorsque les rois germaniques descendirent à Rome pour se faire couronner par le Pape, la route la plus suivie était par le Brenner et donc par les vallées de l’Isarco et de l’Adige.
Le pouvoir temporel des évêques de Trente et de Bressanone prendra fin avec l’ère napoléonienne, mais malgré le passage des siècles, une ligne de démarcation est toujours visible, qui unissait les crêtes de Latemar et le bois de Costalunga avec le pic de Pesmeda, traversant le Val di Fassa entre Moena et Soraga. La frontière entre les deux anciennes principautés a été clarifiée et définie en 1551, tandis que lors d’une inspection ultérieure, les pierres ont été placées: il en reste aujourd’hui peu, mais ces blocs de pierre dans les bois qui étaient autrefois des pâturages et des pâturages, sculptés avec l’aigle de Trento et l’agneau de Bressanone, sur certains même le crucifix, représentent une mémoire historique suggestive.
Trente a été choisie par le Pape Paul III comme siège du célèbre Concile (1545-1563) étant une ville de la Renaissance, politiquement autonome, mais aussi impériale, un carrefour entre le monde latin (catholique) et allemand (déjà largement protestant). Dans la bulle de convocation, le Pape définit Trente comme un « site commode, libre, et propre à toutes les nations » : grâce surtout à Bernardo Cles, prince évêque de 1514 à 1539 (il mourut quelques années avant le Concile), un amoureux des arts et mécène généreux, secrétaire particulier de l’empereur Charles V de Habsbourg et chancelier du roi Ferdinand Ier de Habsbourg.
Cardinal Morone : d’hérétique à sauveur du Concile
Souvent citée dans les livres d’histoire comme le Concile de la Contre-Réforme, en opposition à la Réforme de Luther, l’assemblée conciliaire fut convoquée par le pape Paul III avec les objectifs suivants : condamnation des erreurs dans le domaine de la foi et retour des luthériens à l’unité de Église, moralisation des coutumes à partir des abus du clergé, préparation d’une croisade contre les Turcs. L’œuvre conciliaire, avec des hauts et des bas et plusieurs fois suspendue, a duré un bon dix-huit ans.
Pour la conclusion positive du Concile, il y a un protagoniste reconnu, le cardinal milanais Giovanni Morone : ses talents de diplomate l’ont placé à la tête de la Curie romaine dès son plus jeune âge, mais sa volonté de dialogue et de confrontation avec les luthériens l’a rendu suspect de les conservateurs, au point de subir un procès pour hérésie par l’Inquisition, qui a abouti à l’arrestation et l’emprisonnement à Castel Sant’Angelo par la volonté de Paul IV (né Gian Pietro Carafa). Ce n’est qu’avec la mort de ceux-ci, mais après plus de deux ans de prison, que le cardinal Morone (avec le soutien du roi d’Espagne Philippe II) a pu recouvrer sa liberté. Le prestige dont il jouissait encore amena le nouveau pape Pie IV à lui confier la mission de clôturer le Concile.