Travail, plus de protections et de droits contre l’exploitation numérique : voici la facture


Un projet de loi en neuf articles pour “protéger le travail en cas d’utilisation des plateformes numériques et lutter contre les phénomènes d’exploitation au travail”. C’est la proposition des sénateurs de la Commission d’enquête parlementaire sur les conditions de travail en Italie, sur l’exploitation et sur la sécurité dans les lieux de travail publics et privés présentée par le président Gianclaudio Bressa. Une initiative qui recueille la “pleine adhésion” de la ministre du Travail, Andrea Orlando. Il rappelle comment un projet de loi de sa propre initiative “coïncide avec cette proposition à bien des égards”.

Comment le marché du travail évolue

“Si le travail a changé et évolue, si aujourd’hui on parle de la transition numérique en cours, il ne faut pas penser que la face sombre du marché du travail n’évolue pas”, explique Bressa. « L’utilisation de plus en plus massive des nouvelles technologies – ajoute-t-il – a fait émerger le phénomène de « l’embauche numérique » où les travailleurs de la gig economy ont remplacé les ouvriers agricoles. Ce n’est plus seulement la camionnette qui charge les travailleurs le matin en attendant l’appel, mais l’utilisation d’algorithmes est le pivot de l’exploitation des travailleurs. Voilà donc que le danger le plus profond est que l’algorithme et, plus généralement, l’intelligence artificielle, puissent devenir des outils sans contrôle”.

Niveaux minimaux de protection pour les travailleurs de la gig economy

Le nouveau projet de loi identifie “une série de dispositions qui établissent des niveaux minimaux de protection pour tous les travailleurs de l’économie du spectacle” et indique “une série de cas spécifiques dans lesquels, si le service est effectué via des plateformes numériques, toute personne est considérée comme un employé s’engage, moyennant rémunération, de collaborer à l’entreprise, en accomplissant son propre travail intellectuel ou manuel, même si la prestation est réalisée en tout ou en partie avec des outils dont dispose le prêteur ».

De nouvelles obligations pour le client

Il existe également des “mesures supplémentaires pour protéger les données personnelles des travailleurs dans le cas où le client utilise des plateformes numériques”. Et “de nouvelles obligations pour le client qui utilise les plateformes numériques” sont introduites. Concrètement, le client « devra évaluer les risques pour la sécurité et la santé des travailleurs des plateformes numériques, notamment en ce qui concerne les risques éventuels d’accidents du travail ainsi que les risques psycho-sociaux et ergonomiques ».

Le nœud des sous-traitants

L’article 4 traite de la question de la protection des employés des sous-traitants et établit que le sous-traitant “doit garantir les mêmes normes de qualité et de performance prévues dans le contrat”, ainsi que “d’accorder aux travailleurs un traitement économique et juridique d’au moins ce que l’entrepreneur principal aurait garanti “. L’article 5 prévoit une infraction pénale spécifique afin de lutter contre les phénomènes d’emploi frauduleux.



ttn-fr-11