Enfin, Air France-KLM annoncé comment l’entreprise veut rembourser le soutien corona des deux dernières années et comment elle veut renforcer son propre bilan.
Après les investissements du transporteur de fret français CMA-CGM et du fonds de capital-investissement américain Apollo annoncés la semaine dernière, Air France-KLM a publié mardi la troisième et plus importante étape de sa recapitalisation.
Le jour de l’assemblée générale, le groupe a lancé une augmentation de capital qui devrait rapporter 2,26 milliards d’euros. Air France-KLM veut en utiliser 75% pour réduire sa dette envers le gouvernement français. Le reste sert à renforcer l’équilibre. La société émet 1,9 milliard de nouvelles actions. C’est trois fois le nombre actuel.
L’augmentation de capital, à laquelle les actionnaires actuels peuvent souscrire en priorité, n’est clairement pas un plan de soutien comme les 3,4 milliards d’euros de garanties bancaires que les Pays-Bas ont données et les 7 milliards d’euros de soutien de la France. Il s’agit d’un investissement ordinaire, sans les conditions supplémentaires que la Commission européenne a attachées aux programmes de soutien temporaires du corona. « Nous voulons être en mesure de saisir toutes les opportunités d’une aviation en mutation et d’accélérer nos efforts dans le domaine du développement durable », a déclaré mardi Ben Smith, PDG d’Air France-KLM.
L’émission de droits n’est absolument pas un programme de soutien, mais un investissement ordinaire
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Concernant l’émission, Air France-KLM a rapporté mardi que l’Etat français s’est engagé à participer pour 645 millions. La participation française, par exemple, reste à près de 30 %, même si, selon les règles de l’UE, elle doit être réduite d’ici quelques années.
Les Pays-Bas souhaitent également conserver leur participation actuelle de 9,3% dans la compagnie aérienne. Le gouvernement néerlandais prévoit donc d’investir 220 millions d’euros dans de nouvelles actions. Le cabinet demande au Sénat et à la Chambre des représentants d’approuver très rapidement cette participation.
En 2019, le ministre de l’époque Wopke Hoekstra (Finances, CDA) a acheté des actions supplémentaires d’Air France-KLM sans l’autorisation préalable du parlement néerlandais. La Cour des comptes a par la suite réprimandé Hoekstra pour cela. La ministre Sigrid Kaag (Finances, D66) et le ministre Mark Harbers (Infrastructure et gestion de l’eau, VVD) ne souhaitent pas non plus un tel nettoyage.
Dans un lettre à la chambre des représentants Kaag et Harbers ont écrit mardi : « Avec une participation de 9,3 %, l’État néerlandais reste l’un des principaux actionnaires de la société. Cette position permet à l’État néerlandais de mieux surveiller l’évolution d’Air France-KLM en ce qui concerne les sujets importants pour l’État néerlandais, tels que la durabilité et le développement équitable des hubs.
Par ce dernier, les ministres entendent que Schiphol restera un hub important du réseau Air France-KLM et que, par exemple, aucun vol ne sera déplacé d’Amsterdam vers Paris à l’avenir. Le cabinet a donc prolongé plus tôt les garanties dites d’État avec Air France-KLM.
Commissionnaire de transport français
Air France-KLM a un nouvel actionnaire, le groupe logistique français CMA-CGM. La compagnie maritime de conteneurs qui veut se développer dans le transport aérien investit au maximum 400 millions d’euros dans Air France-KLM. Par exemple, CMA-CGM est en train d’acquérir une participation de 9 %. Les actions ne proviendront pas de l’État français, comme on s’y attendait auparavant, mais de China Eastern Airlines et de Delta Air Lines. Les deux compagnies aériennes diluent leurs intérêts.
Tous les actionnaires d’Air France-KLM ne sont pas satisfaits de cette dilution résultant de l’augmentation de capital. En bourse, l’action – 44% est librement négociable – a régulièrement baissé mardi. En fin de journée, Air France-KLM a clôturé à 3,45 euros, soit 21% de moins que le cours de clôture de lundi. Avec les annonces concernant CMA-CGM et Apollo la semaine dernière, le prix avait en fait augmenté.
Lors de la réunion à Paris, certains petits actionnaires se sont plaints de la baisse de leur participation. Cela n’a entraîné pratiquement aucune réponse de la part de la direction. L’annonce d’une organisation néerlandaise qui lutte contre la publicité pour le « secteur fossile », y compris l’aviation, n’a également fourni qu’un argument décisif au PDG de KLM, Pieter Elbers. La Fondation NL sans fossiles va en justice pour que KLM arrête ses « publicités trompeuses » sur le vol durable.
Les actionnaires étaient plus résistants aux bonus du PDG Smith. En plus de son salaire annuel de 900 000 euros, il touchera 3,3 millions d’euros pour 2021. Smith peut s’attendre à un bonus similaire en 2022. Un quart des voix étaient contre la rémunération variable. On savait déjà que l’État néerlandais voterait contre la prime de Smith. 75 % en faveur ont suffi à obtenir ses primes pour Smith – même s’il ne les obtiendra pas tant que le groupe n’aura pas supprimé plus de 75 % de ses aides d’État.